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Arras, citadelle musicale

Après une édition 2017 en demi-teinte, le «Main Square Festival» propose une alléchante programmation riche de quelques têtes d’affiche qui devraient attirer la grande foule du 6 au 8 juillet. Une édition roborative qui ne manque cependant pas d’artistes ou de groupes méconnus à découvrir dans l’enceinte historique de la citadelle d’Arras.

Liam Gallagher © Rankin
Liam Gallagher © Rankin

A ne pas manquer

Depeche Mode © Anton Corbijn

Tête d’affiche majeure de l’édition 2018, Depeche Mode est l’un des derniers groupes rescapés des années 1980 dont le succès critique et public ne se dément pas, poursuivant le fil d’une discographie impeccable. Un monument qui continue de marquer l’histoire du rock – le régénérant avec des machines électroniques –, et de combler un public multi générationnel. Inventeurs et porte drapeau d’une pop électro ample et cinématographique, déclinée sur quatorze albums studio, le trio originel est toujours garant de shows emballants, ultra professionnels, proposant une litanie de tubes qui traversent allégrement les ans, aptes à provoquer la communion d’un public uni autour de ses souvenirs, et prêt à s’en fabriquer de nouveaux.

Découvert en 2002 avec l’album Songs For The Deaf et les singles imparables «No One Knows» et «Go With The Flow», Queens Of The Stone Age s’impose depuis comme un groupe de rock incontournable, passé maître dans l’art de surprendre. En 2013, le combo sort son sixième album, Like Clockwork, un bijou sombre, envoûtant, dont les moments d’accalmie tranchent net avec la discographie brute et stoner du groupe californien. Puis en 2017, l’album Villains annonce un retour à un tempo plus énergique. Musclé, mais taillé pour la danse – la production, signée Mark Ronson, y est pour beaucoup –, cet opus devrait faire chavirer le public venu en (grand) nombre pour la bande à Josh Homme !

Queens of the Stone Age © Andreas Neumann

Faut-il encore présenter cet enfant terrible du rock anglais ? A 45 ans, Liam Gallagher a déjà fait ses preuves depuis longtemps – depuis qu’il est devenu une star à la vitesse supersonique dans son Angleterre natale et à l’international, pendant la vague Britpop. Après une expérience avec Beady Eye suivie de plusieurs années dans le creux de la vague, l’ex-chanteur d’Oasis a fait sa réapparition il y a quelques mois sur As You Were, un premier album solo renversant. Sur scène, accompagné d’un excellent groupe pour interpréter des extraits de sa discographie (Oasis inclus), il devrait se montrer sous son meilleur jour (du moins on l’espère…), soit drôle, efficace et gouailleur.

Liam Gallagher © Rankin

Que ce soit en solo, avec son pote Gringe au sein des Casseurs Flowters, en collaboration avec Stromae, Ibeyi ou Nekfeu, Orelsan ne cesse d’étonner depuis plus de quinze ans. Six ans après Le Chant des Sirènes le rappeur est de retour en solo avec son nouvel album La Fête est Finie. La fête qui est loin d’être finie, c’est la liesse qui va accompagner les prestations d’Orelsan sur la route des festivals car le phénomène du rap français est assurément la tête d’affiche de cet été.

Fers de lance du label électro Ed Banger, Gaspard Augé et Xavier de Rosnay forment à eux deux Justice depuis plus d’une décennie. Parmi les grands moments de leur carrière, on se souvient par exemple de leur remix irrésistible du «We Are Your Friends» de Simian, du clip pétillant de «D.A.N.C.E.», de leurs albums taillés comme un diamant et de leurs shows monumentaux où toute leur puissance se libère et contamine le public renversé. Dévoilé fin 2016, Woman, leur troisième album, met la barre toujours plus haut en préférant la sensualité à la brutalité et en fusionnant les genres (soft rock, disco à la Giorgio Moroder, funk, gospel, synthés, rock progressif…). Soit la promesse d’une nuit blanche mémorable.

 

Pépites belges

 

Après le déchirant Everest, album de neige et de cendres, Girls in Hawaii poursuit sa route sans déroger à la ligne artistique fixée depuis Found in the Ground : celle d’un rock indé inventif, hautement mélodique mais sans grandiloquence, intimiste et d’une sincérité poignante. C’est cette humanité qui fait mouche, une fois encore, sur Nocturne, dernier album de ballades rêvées, murmurées à l’oreille, à l’heure où la nuit reprend possession de ses domaines. Nocturne indien, fantasque nuit de Walpurgis, odes à la nuit, territoires magiques explorés dans la solitude bienveillante de la rêverie : le combo belge fait sien l’adage qui veut que de l’obscurité jaillisse la lumière.

Jeune artiste belge parmi les plus talentueux du moment, Roméo Elvis rencontre le succès dès son premier EP Morale, avant d’enfoncer le clou avec Morale 2, fruit d’une deuxième collaboration avec le talentueux producteur Le Motel. Voix profonde et mélodies hypnotiques : mêmes causes, mêmes effets. Une collaboration naturelle, aux sonorités envoutantes et électroniques, aux rythmes variés et magnétiques, qui a purement et simplement propulsé Roméo sur les plus grandes scènes belges… et hexagonales. Roméo Elvis a su, en outre, créer un lien particulier avec son public qui lui permet de remplir ses concerts les uns après les autres car le jeune Belge, véritable bête de scène, chauffe le public grâce à d’imparables punchlines.

Créatures surnaturelles, quête d’éternité et pointe de vampirisme, voilà ce qui peuple l’imaginaire de la sensation belge électro-pop Oscar and the Wolf. Après son ascension fulgurante grâce à son premier album Entity tout en contraste, entre lumière et obscurité, il revient avec son deuxième opus, Infinity qui se veut plus solaire. Son sens aigu de l’esthétique, tant dans ses clips très soignés que dans ses performances scéniques, a permis à Max Colombie de créer un singulier univers fantastique. Avec des performances toujours festives, l’artiste à l’extravagante garde-robe viendra ensorceler les festivaliers sur fond de pop planante et d’électro percutante.

 

Programme complet sur www.mainsquarefestival.fr