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BD de la semaine

BD de la semaine

Le Château des animaux

Inspiré par l’extraordinaire Ferme des animaux de George Orwell, cette superbe BD se déroule dans un château laissé à l’abandon, déserté par les humains et transformé en ferme. Livrés à eux-mêmes, les animaux du château ont fondé une république afin de pérenniser leur liberté nouvellement acquise. Cependant, la loi du plus fort n’a pas tardé à s’imposer. Silvio, le taureau, règne en tyran et fait respecter son ordre par une milice de chiens cruels. La révolte gronde mais elle est réprimée dans le sang. Jusqu’au jour où un rat de passage vient conter d’étranges et subversives histoires… Comment faire tomber une dictature ? Comment mener une révolte non-violente face à la répression ? A travers ce premier volet d’une tétralogie, le scénariste Xavier Dorison explore les territoires du conte politique et du huis clos animalier tandis que le dessinateur Félix Delep dévoile des trésors de dynamisme et d’expressivité. L’ouverture réussie d’une série dont on attend la suite avec impatience !

Miss Bengalore (Casterman).

 

Cézembre

Sept ans après la parution du volet inaugural, Nicolas Malfin, scénariste et dessinateur, signe l’épilogue de son diptyque malouin. Le récit s’ouvre en août 1944 alors que les Allemands résistent toujours à l’assaut américain dans Saint-Malo. Depuis Cézembre, ils défendent leurs positions et l’île semble inexpugnable. Ewan, désespéré à l’idée que Françoise puisse être morte dans la bataille pour reprendre la cité, décide de porter le message de la Résistance aux Alliés en traversant à la nage… Françoise de son côté a débarqué sur l’île de Cézembre contre son gré. Embarquée par le traître Bastien, elle va découvrir une garnison poussée dans ses derniers retranchements… Si le scénario souffre parfais d’un trop-plein, il a le mérite de resituer le contexte historique – les bombardements alliés furent très violents sur l’île de Cézembre où près de 20 000 bombes furent lâchées pour obliger les Allemands à se rendre – et prend son temps pour dessiner la trajectoire des principaux protagonistes. Cependant, la grande réussite de cet album réside dans son graphisme spectaculaire lors des scènes de combat.

Dupuis.

 

Harden

Cette BD à la puissance graphique impressionnante épouse la trajectoire d’Ismaël qui, après avoir fui les gangs de la cité des anges et affronté l’enfer irakien, est de retour au pays, essayant vainement de contenir son stress post-traumatique à coups de pilules. Seul le soutien de sa sœur Maria et de son neveu Gabriel le rattache encore à l’humanité. Mais lorsque ces derniers tombent sous les balles de son ancien gang, qui ne lui pardonne pas sa défection, cet anti-héros crépusculaire cède aux fantômes qui attisent sa colère et déchaînent toute sa rage… Publié en un seul volume, cette expérience hallucinée explose toutes les frontières du genre. Car Joaquim Diaz, scénariste et dessinateur, est un virtuose dont le talent ne peut être contenu par un genre ou un découpage précis. Oscillant entre comics et ligne franco-belge, entre somptueuses pages en noir et blanc ou colorisation proche de l’animation, cet album inclassable ravira les amateurs de dessin ultra léché et de découpages dynamiques.

Le Lombard.