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Hollywood Terminus

La Monnaie s’est distinguée par le passé avec deux productions des Contes d’Hoffmann : en 1961, avec la mise en scène de Maurice Béjart, et en 1985 sous la direction musicale de Sylvain Cambreling. C’est dans la lignée de cet héritage artistique ambitieux que l’institution lyrique bruxelloise présente cette nouvelle production dirigée par Alain Altinoglu et mise en scène par Krzysztof Warlikowski.

© Bernd Uhlig - La Monnaie
© Bernd Uhlig - La Monnaie

Dans cet opéra fantastique de Jacques Offenbach, le poète E.T.A. Hoffmann devient le protagoniste de trois de ses propres contes. Ses histoires d’amour avec la poupée Olympia, avec la chanteuse Antonia gravement malade et avec la courtisane Giulietta échouent chacune face à l’écart entre rêve fragile et dure réalité. Offenbach a composé son premier véritable opéra peu avant sa mort, après une vie consacrée à l’opérette. De ce genre, il a repris la richesse mélodique qui l’a consacré, mais ici l’humour laisse place à une poésie mélancolique tissée de vains espoirs et d’idéaux brisés.

Célébré pour ses choix dramaturgiques souvent fulgurants et son esthétique singulière, le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski revient dans le théâtre qui a marqué sa carrière lyrique avec ses mises en scène de Médée, Macbeth, Lulu ou Don Giovanni. Dévoilant l’essence des Contes d’Hoffmann où temps et espace ne sont que les vestiges d’une mosaïque détruite, il propose une relecture dramaturgique résolument contemporaine où la femme tente d’échapper à la place et à l’image dans lesquelles les hommes et la machine médiatique veulent la circonscrire.

Eminent spécialiste de Jacques Offenbach, le musicologue et chef d’orchestre français Jean-Christophe Keck travaille depuis 2010 à l’élaboration d’une version définitive de cet opéra après la découverte de la partition d’orchestre autographe des deux premiers actes (le prologue et l’acte d’Olympia) en collaboration avec la famille du compositeur. Celle-ci a donc été choisie par Alain Altinoglu pour cette nouvelle production où le chef d’orchestre dirige en alternance la soprano américaine Nicole Chevalier et la soprano française Patricia Petibon qui chanteront chacune les quatre rôles des idylles d’Hoffmann, l’un des plus grands défis du répertoire lyrique. Les ténors Eric Cutler et Enea Scala se partageront le rôle-titre du poète tandis que la basse hongroise Gábor Bretz endosse les rôles du Conseiller Lindorf, de Coppélius, du docteur Miracle et du Capitaine Dapertutto. Soit une étincelante distribution pour une œuvre trop rarement jouée sur les scènes lyriques.

© Bernd Uhlig – La Monnaie

Représentations les 20, 27 décembre et 2 janvier à 19h, les 22 & 29 décembre à 15h, le 31 décembre à 18h au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles. Renseignements et réservations au 00 32 22 29 12 11 ou sur www.lamonnaie.be