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Le 14 septembre prochain, journée dédiée à la mobilité durable en Hauts-de-France

Arras, territoire initiateur du World Forum 2023

Historiquement organisé à Lille pour sa grand'messe, le World Forum for a Responsible Economy (WFRE) délocalise certains événements dans une logique de mise en avant des territoires*. Prochaine étape : Arras, le 14 septembre prochain, pour une journée dédiée à la mobilité durable en Hauts-de-France.

Lors de la dernière édition du World Forum For a Responsible Economy. © Maxime Dufour Photographies
Lors de la dernière édition du World Forum For a Responsible Economy. © Maxime Dufour Photographies

Ce sera la toute première étape du WFRE édition 2023 : avant de s'installer à Entreprises et Cités (Marcq-en-Barœul) – inédit, après 16 éditions sur Lille – les 21 et 22 novembre prochains, direction Artois Expo pour une journée consacrée à la mobilité intermodale, décarbonée et solidaire. Un territoire symbolique sur ce domaine puisque la Communauté Urbaine d'Arras a été la première collectivité en France à signer un contrat de transition écologique (CTE) avec l'Etat. A la clé, la mise en place d'une plateforme de covoiturage, l'expérimentation d'autopartage, l'implantation de garages à vélo et aujourd'hui, un Masterplan 2030 de la gare d'Arras qui conjugue mobilités et reconquête d'une friche ferroviaire.

Bonnes pratiques autour de l'intermodalité

C'est donc tout naturellement que le sujet des mobilités a été mis sur le tapis par les élus eux-mêmes : «L'an dernier, on avait lancé un appel lors de l'édition lilloise du World Forum pour inciter les territoires à s'impliquer dans la démarche : il s'agit de co-construire avec les communautés d'agglomération et les villes, des événements sur des sujets autour desquels elles ont besoin de se retrouver» explique Adrien Huc, directeur général adjoint du Réseau Alliances, porteur de l'événement, avec la Région, la CCI Hauts-de-France et rev3.

A destination des entreprises et plus globalement, du monde économique (associations, étudiants, collectivités...), la journée du 14 septembre commencera par une «matinée contributive», ponctuée de travaux menés par les participants, avec en filigrane, des interventions de speakers, à l'image de Sonia Lavadinho, anthropologue urbaine, géographe et fondatrice du cabinet Bfluid et de l'inventeur de la «Ville du quart d'heure», Carlos Moreno, professeur des Universités, expert international de la smart city. «On va également parler des grands projets en cours, comme le RER régional, ainsi que des enjeux sur ces projets structurants» détaille Adrien Huc.

«La mobilité, ce n'est pas juste prendre son vélo. C'est bien de construire des infrastructures mais il faut surtout que les usagers les empruntent. Et on a besoin des employeurs pour favoriser l'usage» poursuit-il. L'après midi, une quarantaine de participants entreprises, particuliers et collectivités, participeront ainsi à la Fresque de la Mobilité, un atelier collaboratif sur les enjeux liés à la mobilité durable.

Les entreprises régionales planchent sur des solutions

Ce sera aussi l'occasion de mettre en avant les solutions apportées par des entreprises des Hauts-de-France, à l'image de Plume, à Saint-André-lez-Lille, qui a créé une trottinette manufacturée à 82% dans les Hauts-de-France. Commercialisée en octobre prochain, elle est le fruit de trois ans et demi de R&D, sous la houlette de Fabrice Furlan. Cet ancien de Decathlon voulait «transformer les façons de se déplacer» : «On voit émerger les trottinettes électriques depuis 2017 ; ce sont les engins les plus vendus après les vélos. Depuis trois ans, il se vend plus de trottinettes que de vélos, sur deux marchés en très forte croissance.»

Fabrice Furlan, fondateur de Plume, à Saint-André-lez-Lille.

Les chiffres en témoignent : 38 000 ventes de trottinettes électriques en 2016, 460 000 en 2020 et 759 000 l'an dernier. Et surtout, ces objets sont devenus plus confortables et plus solides. Mais pour Fabrice Furlan, il manquait un produit de qualité, réparable et robuste : «100% des produits sont fabriqués en Chine : c'est une vraie incohérence, alors qu'il y a une industrie présente en France».

Chez Plume (10 salariés), l'accent a d'abord été mis sur la sécurité avec un éclairage renforcé sur un plastron à l'avant, et ensuite sur la robustesse, la durabilité et la réparabilité. «Même la batterie est réparable. En 10 minutes, il est possible de la démonter et de la reconditionner. La première chose à faire quand on se revendique 'éco-responsable', c'est de produire un engin qui dure. Il a fallu se creuser les méninges pour que la trottinette soit facilement démontable». A noter également que le châssis vient de Roubaix, la carte électronique de Béthune et les pièces en plastique de Neuville-en-Ferrain.

Ce modèle premium – avec une autonomie de 40 km – sera commercialisé via un réseau d'une trentaine de partenaires professionnels. Connecté, il détecte les défaillances et identifie les pannes. Dès 2024, la marque envisage de s'ouvrir à l'Europe. «Le produit sera décliné en d'autres couleurs et on prévoit aussi des éditions limitées. Il faut croire en l'écosystème des Hauts-de-France» témoignera Fabrice Furlan devant les participants du WFRE.

Mailler le réseau pour intensifier l'électrique

Même son de cloche du côté du fabricants de bornes de recharge pour véhicules électriques, DBT à Brebières. «Nos clients finaux sont les collectivités et les enseignes à qui nous mettons à disposition des espaces» explique Alexandre Borgoltz, fils du fondateur et à la tête de l'entreprise depuis 2020.

Pour se démarquer d'un marché ultra-concurrentiel, la PME régionale a fait le choix de la maîtrise des technologies en interne : «On produit à la demande, c'est avant tout un métier d'infrastructure, sur lequel les délais sont longs. Toute la production est faite à Brebières, 95% des composants sont achetés en France et 50% de nos fournisseurs sont situés à moins de 50 km. Evidemment, produire en France coûte plus cher mais on arrive à trouver un bon équilibre.»

Alexandre Borgoltz, dirigeant de DBT, à Brebières. ©Lena Heleta

Etre responsable, c'est donc une philosophie que le groupe applique depuis son rachat par le père d'Alexandre Borgoltz dans les années 1990. Aujourd'hui, l'entreprise d'une centaine de salariés fabrique environ 300 bornes de recharges chaque mois. Pour celui pour qui le véhicule électrique est la solution à une mobilité décarbonée, les Hauts-de-France sont plutôt bien lotis : «Cela reste inégal avec le Département du Pas-de-Calais moins structuré mais on se situe dans le premier tiers des régions les mieux équipées en bornes de recharge.» Un choix qui a porté ses fruits puisque DBT a quadruplé son chiffre d'affaires l'an dernier (à 11,5 M€), et prévoit de le doubler pour 2023, avec une activité qui a déjà très bien fonctionné au premier semestre avec +144% de croissance.

* Prochain rendez-vous le jeudi 19 octobre à La Station à Saint-Omer sur le thème "Efficience écologique en Pays de Saint-Omer : vers des modèles économiques innovants".