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Incubée à la Plaine Images à Tourcoing

La start-up Vocal IA est en bonne «voix»

Développer une voix synthétique quasiment humaine grâce à l’intelligence artificielle. Ce projet, initié il y a un an par Julien Frisch, prend aujourd’hui assez d’ampleur pour que le fondateur crée officiellement son entreprise en début d’année 2024. Portrait.

Julien Frisch, fondateur de Vocal IA et son collaborateur Cyril Laville. © Aletheia Press/E.Chombart
Julien Frisch, fondateur de Vocal IA et son collaborateur Cyril Laville. © Aletheia Press/E.Chombart

Passionné depuis toujours par les mathématiques et les statistiques, Julien Frisch a très vite pris le tournant de la tech. Le jeune entrepreneur a déjà travaillé aux quatre coins du globe pour faire du conseil en transformation digitale. Après cela, il a tenu à revenir aux sources. «Je suis revenu en France, dans le Nord, près de ma famille et mes racines. Puis j’ai décidé de monter un projet entrepreneurial centré sur un sujet qui me passionnait, l’intelligence artificielle» se souvient le fondateur de Vocal IA. Après avoir hésité sur le choix d’IA, l’image ou le son, en créant d’abord Babel Edge, l’entrepreneur s’est dirigé vers la synthèse vocale. C’est ainsi que naît la start-up Vocal IA, il y a un an, incubée à la Plaine Images de Tourcoing.

«Nous, on clone des voix avec l’IA» grossit le trait Julien Frisch. Avec son collaborateur Cyril Laville, il développe désormais, avec l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique), une IA capable de reproduire une voix la plus proche du réel. Le tout en partant de comédiens qui prêteraient leur voix contre une rémunération. Petit plus, l’IA, basée sur un enregistrement de la voix de trois heures, serait, ensuite, à même de faire parler l’artiste de n’importe quel sujet en reproduisant sa voix quasiment à l’identique. «Ça fonctionne, et en Français ! Nous sommes à la hauteur, voire plus que les GAFAM» précise le dirigeant.

De nombreux marchés en perspective

Que ce soit de la voix off de films, de l’audiodescription, ou encore inclus dans les jeux vidéo, autant dire qu’il y a de la demande en France. Pourtant, «l’offre est faible, c’est soit trop long à produire, soit trop cher. Alors, il y a très peu d’alternatives avec la voix de synthèse» souligne le startupper. C’est donc un marché riche en opportunités pour la jeune pousse qui vise d’abord les éditeurs de jeux vidéo : Vocal IA créerait les interactions vocales dans les jeux.

Et maintenant que la start-up est en bonne «voix», Vocal IA entre dans une nouvelle phase. La sélection de ses comédiens afin de récupérer leurs voix et établir leurs cas d’usages. «Il y a des gens qui voudront bien faire des jeux vidéo, mais pas d’audiodescription. Il faut tenir compte de ça et ne pas tout utiliser sans règles», tempère Julien Frisch qui souhaite mentionner le nom de chaque voix ou mélange de voix utilisé.

Se développer et embaucher

Un autre terrain sur lequel Vocal IA a bien l’intention de jouer, c’est sur l’handitech. Autrement dit, ce qui concerne les lectures de textes pour les malvoyants pourrait être fait via cette IA. Les documents courts, comme des factures, jusqu’aux Misérables de Victor Hugo par exemple. Cela se ferait via le site internet/studio que développe Vocal IA, ou pourquoi pas même, directement via une app sur son téléphone. En tout cas, en ligne, la jeune pousse proposera un catalogue de voix et pourra remplacer le texte introduit par un audio.

«Après cette étape finalisée, il faudra créer l’entreprise en janvier 2024, embaucher 6 nouveaux collaborateurs et décrocher des subventions publiques», souligne Julien Frisch. L’entrepreneur souhaiterait travailler avec BPIFrance et Hodéfi pour poursuivre le bon développement de Vocal IA, qui a encore beaucoup de voix à donner.