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Start-up installée à Euratechnologies

Piano Led veut révolutionner le cours de piano en ligne

La start-up Piano Led, installée à Euratechnologies, a mis au point un dispositif innovant pour rendre l'apprentissage du piano ludique et accessible au plus grand nombre. Boostée par une première participation au CES réussie et une commercialisation prometteuse depuis septembre 2022, la jeune pousse a une carte à jouer sur un marché en plein essor. Rencontre avec Anthony Bitar qui porte la double casquette d'étudiant ingénieur-entrepreneur.

«2023 est une année charnière de notre développement» souligne Anthony Bitar. © Lena Heleta
«2023 est une année charnière de notre développement» souligne Anthony Bitar. © Lena Heleta

D'une frustration personnelle a germé l'idée de Piano Led en 2018. Elève au conservatoire, Anthony Bitar est talentueux au piano mais moins performant en solfège et surtout démotivé. «Lorsqu'on apprend l'instrument au conservatoire, il faut compter 1h30 de solfège pour seulement 30 minutes de piano. La majorité des conservatoires perdent la moitié de leurs effectifs d'élèves dès le deuxième cycle d'études du piano. J'ai voulu trouver une alternative avec Piano Led» raconte le natif de Verdun. Etudiant à IMT Nord Europe (ex Ecole des Mines de Douai), l'ingénieur en industrie et services fonde officiellement sa start-up en avril 2021 et rejoint l'incubateur d'Euratechnologies au printemps 2022. Seul aux commandes, l'entrepreneur met au point une solution qui rend l’apprentissage du piano ludique et agréable avant tout.

Une cible multiple

Il conçoit un dispositif comprenant à la fois un boîtier et une bande composée de lumière LED indiquant, en fonction de la musique, les touches à actionner. Ce système peut alors se brancher sur tous types de pianos électroniques. «Notre dispositif actionne la mémoire visuelle mais aussi la mémoire du mouvement des doigts. Ainsi, l'utilisateur est capable d'apprendre des morceaux de niveau 4-5 ans de piano en une cinquantaine de répétitions, c'est complètement fou» indique le jeune entrepreneur. Le dispositif est contrôlé par une application disponible sur téléphone, tablette et ordinateur. «Le but est de s'amuser en apprenant» glisse Anthony Bitar. À destination aussi bien des élèves débutants, des personnes qui souhaitent se remettre au piano, des experts intéressés par le côté esthétique que des professeurs en ligne ou en conservatoire, la solution Piano Led coûte 300€ TTC.

Un marché en pleine croissance

En plus d'être l'instrument le plus convoité, le piano est redevenu très en vogue depuis la crise sanitaire. Une personne sur trois désire apprendre le piano aujourd'hui. «C'est un marché en croissance et durable, surtout aux Etats-Unis». En effet, Outre-Atlantique, 250 000 pianos numériques ont été vendus en 2021. Le marché pesait 1 milliard d'euros en 2022 et devrait atteindre 1,5 Md€ en 2028. «Piano Led peut se brancher sur n’importe quel synthétiseur ou piano électronique, il n'existe pas de dispositif équivalent sur le marché international» glisse Anthony Bitar en toute modestie.
Commercialisé depuis septembre 2022, le dispositif se vend déjà dans une trentaine de pays avec les Etats-Unis en première place, puis le Canada, l'Allemagne et la France en quatrième position. «Mais depuis le CES de Las Vegas, la France est passé du 4ème au 1er marché».

Le CES a porté ses fruits

Pour sa première participation au CES, Anthony Bitar n'imaginait pas un tel impact. «Le salon a quadruplé le chiffre d'affaires mensuel en janvier et en février. On espère garder ce rythme. Je n'aurais jamais imaginé cela avant d'y participer» raconte l'entrepreneur. Durant 4 jours, Piano Led a attiré nombre de marques, distributeurs et potentiels investisseurs sur son stand. Une première réussie donc pour la start-up française qui ambitionne les 120 000€ de chiffre d'affaires d'ici septembre 2023.

Sur de bons rails, Piano Led entend cette année accélérer l'industrialisation et transformer les contacts du CES en futurs partenaires. «2023 est une année charnière de notre développement. À terme, mon rêve est d'avoir mes propres locaux, créer de l'emploi dans le Nord et être doté d'une chaîne de production à l'échelle locale» conclut l'étudiant en dernière année. Tous les feux sont au vert pour cette jeune pousse qui n'écarte pas l'option levée de fonds d'ici quelques années.