Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Implanté à Neuville-en-Ferrain, près de Lille

Willemse, un terreau familial fertile depuis des générations

En 1962, Anselme Dewavrin s'associait à la famille néerlandaise Willemse pour fonder l'entreprise éponyme, qui a construit sa notoriété sur la vente de bulbes de fleurs par correspondance. Aujourd'hui, les catalogues ont laissé place aux commandes en ligne mais l'entreprise restée familiale demeure un des leaders dans son secteur.

©Lena Heleta
©Lena Heleta

Au détour des nombreuses allées, entre les plantes d'intérieur, les arbustes et les vivaces, Ludovic Dewavrin arpente les 3 600 m2 d'entrepôts qui à cette époque, sentent la fin de saison. À Neuville-en-Ferrain, siège historique de l'entreprise, la surface de stockage vient d'être multipliée par deux avec l'installation d'une zone en extérieure, qui faisait jusqu'alors défaut. «En tout, nous avons 5 000 plantes références et près de 1 000 types de graines» détaille l'actuel dirigeant. Un choix trois fois plus vaste qu'en jardinerie – les principaux concurrents de Willemse, avec la grande distribution.

«Aujourd'hui, 95% des ventes se font par Internet. Il reste tout de même quelques clients par catalogue mais de façon marginale» explique Ludovic Dewavrin, arrivé à la direction en 2015 mais dans l'entreprise depuis 19 ans. Si l'entreprise aujourd'hui retrouve des couleurs (le chiffre d'affaires n'a pas été communiqué), elle est passée par des moments difficiles avec un plan de sauvegarde démarré en 2012, levé il y a deux ans.

«La vente par correspondance ne correspondait plus aux tendances du marché et des problèmes informatiques ont bloqué l'entreprise. Il fallait nous réinventer et le e-commerce a permis de sauver Willemse.» Une bascule qui a été favorisée par le beau temps lors des différents confinements et qui ont poussé les consommateurs à jardiner et à ... commander sur Internet.

Ouverture à l'international en 2023

Chaque année, près de 250 000 clients commandent sur le site Internet de Willemse, en France mais aussi à l'étranger. Une ouverture à l'international permise par le rachat en juillet 2022 du néerlandais Bakker, un concurrent de Willemse créé il y a 70 ans. «Cela permet de se développer aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et en Autriche. Ce rachat signe notre ouverture à l'international. Nous n'avons démarré cette activité qu'en mars 2023, il est encore tôt pour avoir un retour mais l'ambition, c'est d'asseoir la marque à l'international. Nous avons de très fortes ambitions pour le printemps 2024 sur ce créneau» poursuit le dirigeant.

L'entreprise compte une cinquantaine de salariés et peut monter jusqu'à 120 lors des périodes de pointe.©Lena Heleta


Ce qui fait la force de Willemse, par rapport aux jardineries traditionnelles, c'est sa large gamme mais aussi des produits plus spécifiques, sans pour autant s'adresser uniquement aux jardiniers aguerris. «On s'adresse à tout le monde, y compris les débutants. On donne de nombreux conseils sur nos sites, c'est indispensable». Il reste cependant du chemin à parcourir pour les acteurs du végétal qui n'étaient jusqu'alors très peu présents sur le web. «C'est un marché très concurrentiel avec les points de vente physiques. Beaucoup sont ouverts le dimanche, c'est d'ailleurs l'un des rares commerces à l'être» poursuit Ludovic Dewavrin.

Des emballages plus respectueux de l'environnement

Du côté de l'approvisionnement, Willemse a ses habitudes aux Pays-Bas mais aussi en France : les arbres fruitiers viennent des Alpes, les hortensias de Mayenne, les arbustes et vivaces de l'Ouest de la France... Depuis trois ans, l'entreprise travaille pour limiter ses emballages : les sacs plastiques – utilisés à l'origine pour conserver l'humidité autour du pot – ont été remplacés par des filets. Les sachets de bulbes sont en amidon de maïs et les pots de culture peuvent repartir en filière de recyclage.

Et dans un environnement économique compliqué, où les prix des matières premières et des transports flambent, Willemse s'attache à garder des prix plutôt stables. L'entreprise d'une cinquantaine de salariés peut grimper jusqu'à 120 personnes aux périodes les plus chargées, à grands renforts de saisonniers.

En prenant le contre pied des magasins physiques grâce aux nombreux conseils et aux idées, mais aussi par la diversité de la gamme proposée, Willemse continue son développement et s'enracine définitivement dans le secteur de la vente en ligne de végétaux.

«La Fabrique de l'emploi», la seconde vie des plantes par la réinsertion professionnelle

«On rend les plantes plus jolies» : les deux salariés de La Fabrique de l'Emploi, au sein de Willemse, ont certes la main verte, mais ils ont surtout la fibre écologique. Les plantes qui ne peuvent pas être vendues – et jusqu'à présent, étaient jetées – sont ici revalorisées. Elles repartent ensuite dans des filières horticoles, pour la formation des élèves et en filière de recyclage. On connaissait le Too Good To Go pour l'alimentaire, il existe aussi pour l'horticulture pour les plantes qui ont retrouvé une seconde vie partent également à Tourcoing dans une épicerie solidaire, pour y être revendus à prix cassés ou bien à l'Hôpital des Plantes, auprès de personnes qui souhaitent prendre du temps pour s'en occuper. En dernier recours, les plantes qui n'ont pas pu être sauvées partent au compost.

©Lena Heleta