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Canal Seine-Escaut

L’écluse s’allonge à Quesnoy-sur-Deûle

Dans le cadre du projet européen du Canal Seine-Escaut, l’écluse de Quesnoy-sur-Deûle, trop courte pour accueillir les gros bateaux, est en plein travaux.

L’écluse de Quesnoy-sur-Deûle est actuellement en pleine transformation. © Aletheia Press/E.Chombart
L’écluse de Quesnoy-sur-Deûle est actuellement en pleine transformation. © Aletheia Press/E.Chombart

Le Canal Seine-Escaut continue de tracer sa voie dans les eaux navigables de France et il entraîne des travaux de réajustement sur les ports, les communes, ainsi qu’au niveau des écluses... C’est notamment le cas à Quesnoy-sur-Deûle, déjà en plein travaux. Un chantier que VNF a fait visiter ce 24 octobre. «Ce projet européen à grande échelle a vocation à faire passer de plus gros bateaux, en plus grand nombre, qui peuvent atteindre les 140 mètres par exemple» souligne Olivier Matrat, directeur territorial par intérim VNF Nord Pas-de-Calais.

Si les écluses du réseau fluvial du Nord-Pas-de-Calais ont une longueur de 144,6 mètres, ce n’est pas le cas à Quesnoy-sur-Deûle, dernier passage en chantier avant la Belgique, qui ne mesure que 110 mètres. «C’est un goulet d’étranglement», constate Olivier Matrat. Pourtant «La Deûle est la voie la plus importante dans le trafic Nord-Pas-de-Calais». Les travaux, commencés fin août, visent donc à allonger l’installation de 34 mètres. «Nous allons ainsi fluidifier le trafic» résume le directeur territorial par intérim VNF Nord-Pas-de-Calais.

43 M€ investis

Les investissements s’élèvent à 43 millions d’euros. Ils sont portés par VNF qui a reçu un soutien de l’Europe, de l’Etat et de la Région. À cheval entre la France et la Belgique, le chantier a été développé grâce à la collaboration de quatre maîtres d’ouvrage : VNF, la société du Canal Seine-Nord-Europe, le service public de Wallonie ainsi que Vlaamse Waterweg en Flandres.

L’opération durera trois ans et comptera trois phases. La première, toujours en cours, consiste à ajouter des palplanches pour prolonger l’écluse et réaliser leur terrassement. Il faudra ensuite ajouter de nouvelles estacades en amont et en aval. Les étapes suivantes commenceront seulement en septembre 2024. «Pour préserver la biodiversité, nous créerons des passes à poissons sur la rive droite, puis nous ajouterons une station de pompage qui maintiendra le niveau de l’eau si nécessaire» souligne Manuel Philippe, directeur de l’ingénierie et de la maîtrise d’ouvrage VNF. En tout, il y aura trois périodes de fermeture de l’écluse.

Olivier Matrat, directeur territorial par intérim VNF Nord Pas-de-Calais. © Aletheia Press/E.Chombart

Moderniser et gagner du terrain

Dès le milieu de l’année prochaine, une nouveauté s’invitera sur le réseau, toujours dans le cadre du projet Seine-Escaut : la téléconduite. Ainsi, les éclusiers géreront leurs ouvrages sur l’ensemble du Nord Pas-de-Calais depuis un centre de contrôle à Valenciennes. Un système qui rend les écluses opérationnelles 24 heures sur 24 et qui donne une nouvelle dimension au réseau. «Cela permet de faire gagner du temps au trafic plutôt que d’attendre.» insiste le directeur territorial, Olivier Matrat. De quoi décupler le transport fluvial, son impact environnemental et économique.

«En 2040, ici, sur la Deûle, nous pourrions doubler le trafic et atteindre les 12 millions de tonnes transportées. Sachant qu’en 2022, dans le Nord Pas-de-Calais, nous étions à 9,5 millions de tonnes, soit 8 milliards d’euros de marchandises. Rien que ça, ça représente 5 % du PIB régional» conclut fièrement Olivier Matrat. Des chiffres qui ont de quoi faire rêver…