Le bénéfice d'Auchan plombé par les mauvais chiffres en France

Le distributeur Auchan a enregistré un bénéfice net en recul d'environ 50% en 2021 ; le bénéfice net d'ELO, la holding du distributeur (ex-Auchan Holding, propriété de l'Association Familiale Mulliez) s'est établi à 344 M€ l'an dernier, contre 678 M€ en 2020, année où le groupe avait vendu ses activités en Chine au géant Alibaba, ce qui lui avait permis de revenir dans le vert.

Yves Claude, nouvellement nommé à la tête d'Auchan Retail et d'Auchan France, a pointé des «résultats plus difficiles» en France – qui représente 53% des ventes totales d'Auchan Retail – avec un produit des activités ordinaires d'Auchan Retail en recul de 1,0% à 30,544 milliards d'euros et de -2,6% en France, à 16,233 milliards d'euros. Le communiqué d'ELO évoque que «près de 40% de la baisse des revenus des hypermarchés français est portée par 20 magasins (sur 112) situés près des frontières», des zones «très fortement touchées par les conséquences des décisions gouvernementales» liées à la pandémie.

«En revanche, l'ensemble des pays d'Europe de l'Est, le Luxembourg et le Sénégal s'inscrivent dans une dynamique très positive conforme ou supérieure aux attentes» poursuit le communiqué. Yves Claude a profité également de cette conférence de presse pour annoncer un doublement des investissements sur deux ans au niveau des magasins, afin de reprendre une croissance rentable.

Le web en force

Le digital – 7,2% des ventes du groupe pour une croissance de 41% sur deux ans, et un CA du digital alimentaire de 2,1 milliards d'euros –, placerait «la performance d'Auchan Retail dans le peloton de tête des distributeurs omnicanaux» s'est félicité le PDG. Les revenus digitaux en France ont progressé de 25%, portant la part du digital à 11% des revenus (+3 points en deux ans).

Concernant la situation actuelle en Ukraine, Yves Claude s'est refusé à tout commentaire sur les perspectives du groupe dans ce pays ainsi qu'en Russie, où Auchan compte 231 magasins pour un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros. En dehors de ce contexte, le PDG a indiqué que «tous les compteurs» étaient «au vert en Russie» et «très sécurisants pour le futur proche». Le groupe y emploie 5 000 collaborateurs.