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Première édition des Moments ESS de la Porte du Hainaut

Pleins feux sur l'économie sociale et solidaire

Le 28 mars dernier s'est tenue la première édition des Moments ESS de la Porte du Hainaut, organisée par la Communauté d'agglomération. Celle-ci souhaite construire une véritable filière de l'économie sociale et solidaire à l'horizon 2044. 

Aymeric Robin, maire de Raismes et président de La Porte du Hainaut, Éric Veron, administrateur de PHARE, Marie Vernier, déléguée générale du labo ESS, Peggy Robert, présidente de la Chambre régionale de l'ESS Hauts-de-France. © Florence Delférière
Aymeric Robin, maire de Raismes et président de La Porte du Hainaut, Éric Veron, administrateur de PHARE, Marie Vernier, déléguée générale du labo ESS, Peggy Robert, présidente de la Chambre régionale de l'ESS Hauts-de-France. © Florence Delférière

Sur un territoire qui «par son passé minier est fragmenté», l'économie sociale et solidaire (voir encadré) est devenue «une priorité». Ces mots de Michel Quiéry, premier vice-président emploi, insertion et ESS à la Communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut (CAPH) et maire de Montagne, résument bien l'objet de la première édition des Moments ESS qui se sont tenus à Wallers-Arenberg jeudi 28 mars : créer une véritable filière de l'économie sociale et solidaire dans le bassin à l'horizon 2044 via un plan territoire. «Un temps nécessairement long. Un défi à relever», a concédé Aymeric Robin, président de la CAPH et maire de Raismes. 

«Nous avons du retard»

À ce jour, si la Porte du Hainaut compte 2 820 emplois dans ce secteur soit 10% de l'ensemble de l'activité comme à l'échelle nationale, les acteurs veulent en effet aller beaucoup plus loin. «Nous avons du retard, notamment sur les services à la personnes», a pointé l'élu. 

Se pose par exemple la question de la mobilité des demandeurs d'emploi et des structures qui auraient pu aider - comme l'a soulevé Eric Véron administrateur de l'association PHARE -, le constructeur automobile Stellantis (2 580 salariés à Hordain) à garder les 400 stagiaires en réinsertion recrutés récemment et dont une partie non négligeable n'a pas souhaité rester au sein de l'ex-PSA, ainsi que l'a déploré Éric Morris, responsable RH du constructeur automobile.

Les moments ESS ont rassemblé environ 130 personnes le 28 mars à Wallers-Arenberg. © Florence Delférière

Un incubateur en 2025

Pour accélérer, la CAPH a signé en novembre une feuille de route comprenant un appel à projet pour 2024, des modules de formation, et un incubateur dès 2025. «Pendant une période de 9 à 12 mois, les porteurs de projets pourront développer leur structure avec tout un ensemble de partenaires. L'accompagnement en économie traditionnelle comme en économie sociale et solidaire est un axe fort. L'idée est qu'ils puissent bénéficier d'un ensemble de moyens logistiques mais aussi de formations et de rencontres pour faire mûrir leur idée», a expliqué Laurent Demain, chargé de mission commerce et ESS à la Porte du Hainaut.

Lettres de noblesse

L'événement, qui a rassemblé environ 130 personnes, était aussi l'occasion de «faire découvrir l'économie sociale et solidaire, souvent méconnue ou mal perçue. Nous avons ici des élus, des universitaires, des porteurs de projets, mais aussi le grand public. C'est une manière d'acculturer», a-t-il estimé.

«L'ESS est une vraie ressource, un tiers-lieu entre le public et le privé. Elle ne doit pas être prise par la prisme de la réinsertion ou la voie de garage de l'économie», a également martelé Aymeric Robin, appuyé de la présence de Jean Moreau, fondateur de la startup Phénix, entreprise de valorisation des invendus générant un chiffre d'affaires de près de 18 millions d'euros et devenue l'une des startups de référence dans la lutte contre le gaspillage... tout en étant labellisée Entreprise solidaire d'utilité sociale (ESUS).

L'ESS, qu'est-ce que c'est ?

- L’économie sociale et solidaire, qui représente 2,6 millions d'emplois en France soit 10% de l'activité, a acquis un véritable statut juridique avec la loi Hamon de 2014

-Elle désigne des structures organisées sous forme d'associations (à hauteur de 80%), entreprises, coopératives, mutuelles ou fondations dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale

- Leurs ressources financières sont généralement en partie publiques. Elles peuvent en effet bénéficier d’aides et de financements spécifiques grâce à l’agrément «Entreprise solidaire d’utilité sociale» (ESUS).

- Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats doivent être réinvestis.