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Rencontre avec Jacques Thomé, expert‑comptable chez BDL Cambrai

«Une forte montée en compétences dans notre profession»

Prévue pour septembre 2026, la facturation électronique va modifier l’organisation des cabinets d’expertise comptable. Ce qui implique une forte préparation. Le point avec Jacques Thomé, expert‑comptable au sein du cabinet BDL Cambrai.

Pour Jacques Thomé, expert‑comptable au sein de BDL Cambrai, la facturation électronique va permettre à la profession d’accompagner davantage les clients. © Aletheia Press/L.Saleur
Pour Jacques Thomé, expert‑comptable au sein de BDL Cambrai, la facturation électronique va permettre à la profession d’accompagner davantage les clients. © Aletheia Press/L.Saleur

S’il y a bien un sujet qui suscite de nombreuses réactions et interrogations dans les cabinets d’experts-comptables, c’est la facture électronique. «Il n’y aura plus de papiers. Tout transitera par des flux électroniques. La facture électronique devait être obligatoire en juillet 2024, mais l’Etat l’a repoussée à septembre 2026», introduit Jacques Thomé, expert‑comptable au sein de BDL Cambrai.

Ce report laisse le temps de se préparer face à cette évolution. «Notre véritable enjeu est d’accompagner l’ensemble de notre clientèle et de nos collaborateurs sur ces changements», assure Jacques Thomé. Et pour cela, le cabinet BDL organise de nombreux rendez-vous dont des after-work, des audits de maturité digitale. «Nos clients ne sont pas prêts face à cette dématérialisation. Certains artisans, commerçants sont seuls et ne pensent pas à cela en priorité. D’autres peuvent être perdus face à l’informatique.» BDL veut donc s’adapter en fonction des profils et faire de la pédagogie.

Des changements internes

Du côté des comptables, les choses sont posées. «Nous travaillons déjà avec des logiciels et des plateformes partenaires. Mais nous allons devoir nous adapter à d’autres outils», explique l’expert-comptable de BDL. Pour cela, il faudra choisir parmi un panel de portails publics et privés de saisies ou de dépôts de factures. Avec, à la clé, de vrais avantages.

A terme, certaines taches des experts-comptables seront ainsi allégées. «Les factures seront normées et plus faciles à retrouver dans le temps. Nous allons gagner en fluidité. Ce qui représente un énorme gain de temps», liste Jacques Thomé. Par exemple, des clients pourront enregistrer des paiements automatiquement, en associant le logiciel comptable avec celui de facturation. Ce qui va créer un flux de données, disponible en temps réel.

De quoi mettre en place un accompagnement pointu de la part des cabinets comptables. «Avec cette data, nous serons plus proches de la prévision financière. Et ainsi, serons en mesure d’apporter à nos clients de nombreux conseils dans la prise de décision…», se projette l’expert-comptable de BLD. Mais, pour y parvenir, il faudra utiliser efficacement toutes ces informations. «La data est une véritable mine d’or qu’il faut exploiter. Au sein des cabinets, des cellules vont se développer avec des data-scientists et des experts-comptables.» Actuellement, BDL de Cambrai accueille cinq experts dans l’analyse de données. L’année dernière, ils n’étaient que deux.

Un besoin de formation

Pour Jacques Thomé, la numérisation du métier va jouer un rôle important dans l’attractivité de la profession. Mais il va être aussi nécessaire de former les collaborateurs. L’Ordre des experts-comptables lance ainsi un programme de formations. Cap 2030 devrait compter une cinquantaine de parcours/modules d’ici 2025. «Il y aura une forte montée en compétences dans notre profession. Un comptable pourra s’orienter vers la data ou vers la relation humaine, selon ses envies», ajoute Jacques Thomé. Les cabinets ne doivent donc pas rater le coche sur cette transition.