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À Masnières, près de Cambrai

Bio8 construit le premier méthaniseur du Cambrésis

Après 5 ans de maturation et de démarches administratives, le premier méthaniseur du Cambrésis, porté par 6 agriculteurs, devrait entrer en service le 15 décembre prochain. Il alimentera l’équivalent de 3 500 foyers en gaz vert.

Les 6 associés de Bio8 se sont lancés dans ce projet il y a 5 ans. © Aletheia Press/D.La Phung
Les 6 associés de Bio8 se sont lancés dans ce projet il y a 5 ans. © Aletheia Press/D.La Phung

«Ce projet rassemble 6 agriculteurs, 4 du Nord et de 2 de l’Aisne. Nous cherchions tous, un projet pour pérenniser nos exploitations, être moins dépendants des intrants chimiques et préserver nos sols» détaille Julien Lenoir, co-fondateur de Bio8. Avec Franck Puche, Louis et Mathieu Loquet, Daniel Defossez et Benoît Gamblon, il porte ce projet de méthaniseur, le premier du Cambrésis, depuis 5 ans. «C’est très long. Il y a eu 1 an de réflexion, 2 ans et demi de démarches administratives et 1 an et demi de construction» confie l’agriculteur.

Prévue pour octobre, la mise en service des installations est finalement repoussée à la mi-décembre, le manque de composants et de main d’œuvre ayant retardé le chantier. «C’est un vrai pari, puisqu’entre le lancement du projet et maintenant, le prix de l’énergie a plus que doublé, ce qui nous impacte directement. Nous restons de gros consommateurs d’électricité même si les panneaux photovoltaïques permettront de prendre en charge 10% de la consommation. Ce qui nous rassure, c’est que nous avons un tarif de revente garanti 15 ans par l’Etat» pointe Julien Lenoir.

7 millions d’euros d’investissement

Le méthaniseur a nécessité un investissement de 7 millions d’euros. Les co-fondateurs ont obtenu une subvention du FEDER de 600 000 euros et bénéficié d’une participation citoyenne à hauteur de 100 000 euros. «70% de la matière végétale qui alimentera les digesteurs viendront de nos exploitations, principalement du maïs et du seigle» détaille l’agriculteur qui rassure : «Aucune culture destinée à l’alimentation humaine ou végétale ne finira ici. Avant, nous faisions 1 culture par an. Dorénavant, nous allons faire 3 cultures en 2 ans. Ce sont les cultures d’entre-deux qui viendront alimenter le méthaniseur. C’est aussi un moyen de préserver nos sols puisque grâce à cette organisation nous luttons contre l’érosion et cela permet une meilleure structure des sols, mais aussi une meilleure fertilité» ajoute-t-il.

Le méthaniseur alimentera l’équivalent de 3 500 logements. © Aletheia Press/D.La Phung

Les 30% de matières végétales restantes proviendront de l’industrie agro-alimentaire qui valorisera ainsi ses erreurs de fabrication, ses déchets de triage ou encore ses résidus issus de lavage de cuves. Les 6 associés espèrent également nouer rapidement des partenariats avec les collectivités environnantes pour récupérer les déchets alimentaires non-carnés et les déchets de tonte.

Une installation qui profite à tous

«Le gaz produit repartira dans le réseau et alimentera l’équivalent de 3 500 foyers locaux» se réjouit Julien Lenoir. «Les industriels sont aussi intéressés puisque ce gaz vert compte pour leur bilan carbone» pointe-t-il. Quant au digestat, il sera épandu dans les champs des 6 agriculteurs, remplaçant ainsi 30 à 40% de leurs achats d’engrais.