Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

L'Institut Pasteur de Lille

«Devenir l'un des principaux centres de recherche en Europe»

Depuis Lille, l'Institut Pasteur consolide sa place sur la recherche internationale en santé. Rien qu'en 2023, le centre lillois a procédé à 12 250 examens de prévention, 9 225 vaccins et 8 770 consultations en médecine de voyage. Malgré un équilibre budgétaire fragile, l'Institut Pasteur veut devenir une référence.

L'Institut Pasteur de Lille compte 35 unités de recherche. © Institut Pasteur de Lille
L'Institut Pasteur de Lille compte 35 unités de recherche. © Institut Pasteur de Lille

Malmené par des difficultés managériales l'été dernier et des finances encore instables, l'Institut Pasteur de Lille semble retrouver une certaine sérénité. Il faut dire que la succession de Patrick Berche, parti à la retraite après 4 années de direction en 2018, n'a pas été simple : nommé fin 2019, le professeur Xavier Nassif a été suspendu de ses fonctions en juillet dernier après des propos jugés inappropriés et aujourd'hui, l'intérim est assuré par Didier Bonneau, directeur général adjoint.

«Cela prend du temps. Mais la structure reste solide et notre équipe de direction tient la route. Nous avons lancé un appel à candidatures ainsi qu'un 'Search Comity' et avons reçu une vingtaine de candidatures. On a bon espoir pour le premier ou le second trimestre 2024» confie Jacques Richir, président du Conseil d'Administration.

130 ans en 2024

Grosse machine, avec 600 scientifiques et 35 équipes de recherche, l'Institut Pasteur de Lille a consacré 23,7 M€ à la recherche en 2022, dont 8,4 M€ émanent de la générosité des particuliers et des entreprises. Cette fondation de droit privé reconnue d'utilité publique – qui fêtera ses 130 ans en 2024 – se place juste après l'Institut Pasteur de Paris, autour de deux axes : la recherche et la prévention en santé.

«Notre ambition, c'est d'être l'un des principaux centres de recherche en Europe et un centre de prévention de référence. Cela passera par le renforcement de notre attractivité mais aussi la consolidation des nos équilibres financiers» poursuit Didier Bonneau.

Jacques Richir, président du Conseil d'Administration de l'Institut Pasteur de Lille et Didier Bonneau, directeur général adjoint. ©Lena Heleta

Si le retour à l'équilibre «prend un peu plus de temps que prévu», le déficit en 2023 tourne autour d'1,5 M€, sur un budget de 30 M€. «On a besoin de la collecte pour être consolidés. Dans ces temps économiques difficiles, on sait que c'est compliqué pour les donateurs mais tout don est le bienvenu car on ne fait pas de recherche sans financements». Aujourd'hui, la recherche et la prévention, les deux fers de lance de l'Institut Pasteur de Lille, dépendent à 75% des subventions, auprès de 100 000 donateurs. Cette année, l'Institut a collecté 9,5 M€, également auprès de 10 entreprises mécènes mais qui ne représentent que 2% des dons.

Un projet immobilier d'ampleur

Pour autant, cela n'empêche pas l'Institut d'investir dans un projet immobilier d'ampleur (65 M€) dont le but est d'optimiser les 50 000 m2 de surface : la construction neuve d'un bâtiment à l'angle des boulevards Louis XIV et Maréchal Vaillant, la réhabilitation du bâtiment Guérin qui accueillera la recherche et les équipes de chimie et Alzheimer, des travaux d'aménagement au sein du bâtiment Calmette pour le Centre de Prévention Santé Longévité (CPSL) et la construction neuve rue du Professeur Calmette.

«Le campus a vieilli. On a 50 000 m2 de laboratoires mais 15 000 sont vides. Nous avons un patrimoine foncier de l'ordre de 36 M€ mais nous n'allons pas pouvoir réhabiliter certains bâtiments à cause de l'inflation» regrette Didier Bonneau. La fin des travaux est prévue pour 2026. «Notre champ d'intervention est à l'international. Notre force c'est d'avoir ici des scientifiques très différents ainsi que l'une des plus importantes chimiothèques d'Europe. Le développement du campus nous permettra d'activer encore plus la connaissance» complète Jacques Richir.

Et côté recherche ?

L'année 2022 a été marquée par des avancées significatives dans plusieurs domaines de la recherche en santé : 600 publications, 5 chercheurs primés à l'international et 8 brevets déposés. «Notre défi, c'est l'allongement de l'espérance de vie en bonne santé» rappelle Didier Bonneau. Parmi les actualités scientifiques : un nouveau vaccin nasal contre la coqueluche, un nouveau médicament contre la tuberculose, un nouveau test de diagnostic de la tuberculose multi résistante, un score de risque génétique pour prédire la survenue des symptômes d'Alzheimer...