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Accélérateur de relocalisation/réindustrialisation, porté par la CCI Hauts-de-France

«La relocalisation repose sur l'entrepreneuriat local»

Véritable fer de lance de la politique gouvernementale, la relocalisation et la réindustrialisation sont aujourd'hui les valeurs fortes des territoires. En Hauts-de-France, un «Accélérateur de relocalisation/réindustrialisation» soutient les start-ups engagées dans la démarche.

La seconde édition de l'Accélérateur a lieu à l'Université Catholique de Lille.
La seconde édition de l'Accélérateur a lieu à l'Université Catholique de Lille.

A la demande d'Emmanuel Macron et de Roland Lescure, Ministre délégué à l'Industrie, les chambres de commerce et d'industrie ont inscrit dans leur Contrat d'Objectif et de Performance 2023-2027 la mise en place d'accélérateurs dédiés aux relocalisations dans chaque région. En Hauts-de-France, la CCI s'est donc naturellement positionnée en chef de file, accompagnée par la Région et l'Université de Lille.

Déjà l'an dernier, la CCI Hauts-de-France et la CCI Normandie avaient été les premières à mener des actions, à l'initiative du think-tank Relocalisons.fr, créé par Carine Guillaud : «L'idée, c'était d'imaginer une méthode pour relocaliser les produits vulnérables, dont on a cruellement manqué durant le Covid. Les accélérateurs ont pour mission de cibler les approvisionnements en difficulté et d'y faire entrer des entreprises désireuses de relocaliser un produit ou un service. Elles reçoivent ensuite un accompagnement de 6 mois par les CCI» explique-t-elle.

Une seconde promotion en Hauts-de-France

Ces deux initiatives régionales ont amené CCI France, la tête de réseau des CCI du territoire, à prendre l'initiative d'un déploiement national de l'accélérateur de relocalisation/réindustrialisation, porté par 4 CCI pilotes : Hauts-de-France donc, Normandie, Paris Ile-de-France et Bourgogne Franche Comté.

En Hauts-de-France, c'est la seconde promotion qui a été accueillie à l'Université Catholique de Lille, le 5 décembre dernier, autour d'un hackathon et d'une conférence en compagnie de l'ancien ministre Arnaud Montebourg, mais aussi entrepreneur – il a 12 entreprises à son actif, allant de l'agriculture à l'industrie – et à l'origine des Equipes du Made in France, un consortium créateur d'entreprises innovantes.

«Les Hauts-de-France ont fait des choix stratégiques intelligents : le Pas-de-Calais retrouve son niveau industriel des années 1980 et le Nord, qui avait perdu son textile, à réussir à recréer un écosystème innovant. Une relocalisation réussie, c'est entre 7 et 10 usines à recréer sur chaque région. Mais il y a encore du travail à faire. Notre objectif au niveau national : créer les 300 000 emplois industriels qui manquent. Ça doit reposer sur l'entrepreneuriat local.»

7 projets régionaux

Au total, 7 projets portés en Hauts-de-France, allant de l'agroalimentaire à l'industrie en passant par le commerce. L'an dernier, l'accélérateur avait par exemple permis de de s'affranchir de la production en Chine d'un kit de peluches distribué en hôpital et désormais fabriqué en France, ou encore de concevoir une chemise 50% en lin régional et 50% en coton. L'ensemble des idées avaient émané d'un hackathon réunissant les porteurs de projet et les étudiants de l'EDHEC Business School. Cette année, ce sont les étudiants en master management de l'innovation de USchool qui ont planché durant deux jours.

Grégory Dufour, dirigeant d'une société de travaux industriels, Sotravi Mercier, à Sars-et-Rosières, fait partie des projets accompagnés : «Je travaille dans l'industrie aujourd'hui mais j'ai eu une longue carrière dans le textile. J'ai imaginé un robot de confection autonome six axes, monté sur une machine à coudre, qui prend lui-même une pièce de tissu et l'amène directement. L'idée, c'est de permettre aux confections françaises d'avoir un prix de revient proche de celui de la Chine» explique l'ingénieur, qui n'en est pas à sa première contribution à l'accélérateur puisque qu'il a co-développé, l'an dernier, une machine en partenariat avec Fashion Cube pour la création de la chemise lin/coton.

«L'accélérateur m'a permis d'avancer plus vite sur le projet. On envisage même, à terme, de créer une entreprise consacrée à ce robot» poursuit Grégory Dufour qui a d'ailleurs été récompensé le 5 décembre dernier. «Cela fait 10 ans que l'on parle de relocalisation. Oui, cela prend du temps et c'est laborieux mais quand ça se produit, il faut s'en réjouir. On peut y arriver» a conclu Arnaud Montebourg.