Olivier Camau, directeur régional de la Banque des territoires : «Les Hauts-de-France sont un territoire très résilient»

Après avoir accompagné le mouvement France relance et la dynamique très forte d'investissement public, la Banque des territoires, l'un des cinq métiers de la Caisse des dépôts et consignations, poursuit sa politique de soutien et d'investissement sur les Hauts-de-France : en 2021, elle a signé pour 1,2 milliard d'euros de prêts et investi 44 M€ sur l'ensemble du territoire.

«En 2021, les dispositifs mis en place par la Caisse des dépôts et consignations ont permis d'investir, dans un contexte encore marqué par la crise. La crise ukrainienne va renforcer les besoins de soutien, notamment sur le volet maîtrise de l'énergie. A l'échelle d'une ville moyenne, l'impact de la hausse de l'énergie est de 2 à 3 millions d'euros par an, c'est colossal !», détaille Olivier Camau.

A fin 2021, la Banque des territoires avait prêté 165 M€ au secteur public local (sur 1 Md€ en région Hauts-de-France) : elle a par exemple accompagné la construction du futur centre hospitalier de Lens, l'extension du centre de valorisation des déchets et la connexion au réseau de chaleur du SIAVED à Douchy-les-Mines/Denain ou encore la construction d'un nouveau bloc opératoire au centre hospitalier de Compiègne/Noyon dans l'Oise.

Pour soutenir davantage le secteur public, la Banque des territoires renforce son offre et vient d'ailleurs de lancer le dispositif «Intracting» : un accompagnement complet, allant de l'ingénierie jusqu'à l'offre de financement des travaux et à leur suivi. L'occasion de financer des travaux d'économie d'énergie via une avance remboursable dont l'amortissement doit être couvert par les économies générées par ces travaux. C'est, par exemple, le cas du financement de la rénovation de l'éclairage public de la communauté de communes du Pays de Mormal (7 000 points lumineux, 190 armoires électriques sur 53 communes, pour un financement de 5 M€) ou de la construction d'une nouvelle centrale de production de froid pour le centre hospitalier de Valenciennes.

«Il y a une vraie prise de conscience dans la maîtrise de l'énergie et les collectivités locales veulent passer à la vitesse supérieure en se lançant dans la rénovation. En passant à l'éclairage public intelligent, elles peuvent faire entre 60 à 70% d'économies», ajoute Olivier Camau.

Plus de 6 000 logements construits

Du côté du logement social, la Banque des territoires a permis de financer la construction de 6 074 logements sociaux neufs et la réhabilitation de 7 727 logements sociaux et places d'hébergement (contre 5 373 logements sociaux neufs et 6 037 logements sociaux et places d'hébergements dans le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais et la Somme en 2021, ndlr).

Cette dynamique a par ailleurs donné lieu à la naissance de la SAS Fonsalia, en collaboration avec Maisons et Cités (sur le 59 et le 62) pour le portage de biens immobiliers multi-activités (commerces, entreprises, activités touristiques et médico-sociales), destinée à revitaliser les centres-villes. D'ailleurs, 2021 a vu la mise en marche des programmes nationaux «Action cœur de ville» et «Petites villes de demain», passés de la phase d'étude aux projets concrets : 23 villes moyennes et 97 petites villes de la région ont ainsi pu bénéficier de l'accompagnement de la Banque des territoires.

«Nous accompagnons notamment le projet du Quai de Leith à Dunkerque, le développement des halles commerçantes Place Ô Marché à Amiens, Valenciennes ou encore Capinghem. Les villes qui ont porté une stratégie de redynamisation commencent à en tirer bénéfice», poursuit le directeur régional.

Quid de 2022 ? L'année est déjà partie sur de bons rails : «La trajectoire est là, à fin juin nous sommes déjà au-dessus de nos prévisions. Nous allons tout particulièrement accompagner des filières nouvelles à structurer, comme celle de l'hydrogène, qu'il s'agisse de la création d'unités de production, du renouvellement de flottes de bus...» Sans compter que le tourisme va prendre une part plus importante dans les actions de la Banque des territoires et notamment sur le volet de la reconversion du patrimoine historique : la réhabilitation de l'abbaye de Saint-Vaast à Arras en hôtel et pôle culturel, celle des anciens hospices généraux à Douai en commerces et hôtel, ou celle de l'ancien hôpital de Saint-Valery-sur-Somme en hôtel de luxe.