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Bilan 2023 et perspectives 2024

Tostain & Laffineur, 20 ans au service de l'immobilier professionnel

C'est une tendance de fond observée par tous les acteurs de l'immobilier : 2023 a été une année moins performante que 2022. 3ème acteur sur le marché des bureaux, Tostain & Laffineur – qui fêtera ses 20 ans en 2024 – mise sur le renouvellement urbain, indispensable dans une métropole saturée comme celle de Lille.

François-Nicolas Claudot, directeur conseil bureaux, Antoine Tostain, président de Tostain & Laffineur et Thibaut Charlet, directeur du département locaux d'activités et industries. © Lena Heleta
François-Nicolas Claudot, directeur conseil bureaux, Antoine Tostain, président de Tostain & Laffineur et Thibaut Charlet, directeur du département locaux d'activités et industries. © Lena Heleta

194 389 m2 de demande placée en 2023 (92 585 pour la seconde main, 70 152 pour le neuf et 31 652 en comptes propres) : certes, c'est moins qu'en 2022 (270 717 m2) et 2021 (274 141 m2) mais les chiffres de ces deux années sont à prendre avec précaution. «Il y a eu une sur-offre juste après le Covid, avec un important pic en 2022 et, il faut le dire, une spéculation : l'immobilier rémunérait mieux que les marchés boursiers, ça a créé une bulle et le taux d'emprunt à 1% a créé une turbine d'investissement incontrôlé. On revient aujourd'hui à des niveaux normaux» précise Antoine Tostain, co-fondateur de Tostain & Laffineur.

Aujourd'hui, les professionnels de l'immobilier sont confrontés à un autre défi (et non des moindres) : la hausse des taux d'intérêt qui ne permettent plus d'investir et qui n'offrent que peu de visibilité. En 2022, 450 M€ avaient été investis contre... 160 en 2023 et des prévisions aux alentours des 200-220 M€ pour 2024. Forcément, une baisse d'activité et de chiffre d'affaires pour Tostain & Laffineur : «Pour les investisseurs, l'immobilier est un produit de rendement. Sur les opérations neuves, il y a clairement eu un stop. Par contre, la restructuration est un sujet prégnant pour 2024», avec des bâtiments aux usages mixtes (logements, hôtels, commerces...).

Lille, toujours dans le top 3

Second marché en région juste après Lyon, Lille n'a pas à rougir de ses performances immobilières, d'autant plus que 2021 et 2022 avaient connu de très gros projets – la Cité administrative à Lille et le nouveau siège de Kiabi à Lezennes – qui n'arrivent pas tous les ans. «Une des forces du tertiaire lillois, c'est d'avoir des typologies de bureaux très différentes. On constate une montée en puissance de Villeneuve d'Ascq qui a concentré 24% de la demande en 2023 (23% pour Lille, 18% pour Euralille et 11% pour les Grands Boulevards), où on peut encore trouver des programmes neufs et du foncier disponible» précise François-Nicolas Claudot, directeur conseil bureaux.

Importante poussée de l'industrie en 2023

Du côté des locaux d'activité et industriels, Tostain & Laffineur a enregistré une croissance de 30% sur le neuf, à 42 291 m2 mais une baisse de 10% sur la seconde main, faute de trouver des terrains disponibles. 2023 a été une année marquée par d'importantes transactions : 6 000 m2 repris par un industriel sur le site des Salons Kennedy à Armentières ou l'ancienne usine Fives Industries à Seclin, reprise par Dassault.

En immobilier de bureaux, Lille est à la seconde place des villes de province après Lyon. © Lena Heleta

«Cela devrait continuer en 2024 avec des transactions allant entre 15 000 et 20 000 m2, notamment pour la métallurgie et l'industrie agroalimentaire» prévoit Thibaut Charlet, directeur du département locaux d'activités et industries.

À l'aube de ses 20 ans, Tostain & Laffineur affiche un chiffre d'affaires 2023 de 7 M€ et campe sur le territoire sur lequel il fait ses preuves, le Nord-Pas-de-Calais. «C'est une volonté du groupe de rester ici. Mon objectif, c'est d'y créer un leader de l'immobilier d'entreprise et de passer le flambeau quand il sera temps... On voit l'avenir comme un challenge même si le contexte est difficile» complète Antoine Tostain (qui a repris les rênes de son ancien associé Hugues Laffineur en mars 2023). Le groupe pourrait aussi se diversifier sur l'intermédiation dans la transmission d'entreprise, un sujet cher à son co-fondateur.