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Un opéra pop féministe

© Hubert Amiel
© Hubert Amiel

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«Je gagne ma liberté en rognant sur mes heures de sommeil.» Cette citation de Sylvia Plath résume bien la pensée et le conflit intérieur de cette poétesse américaine des années 1950 et 1960. Figure de proue d’un féminisme plus poétique qu’engagé, Sylvia Plath se débattra toute sa vie entre son désir de correspondre au rêve américain (épouse et mère parfaite) et son besoin irrépressible d’écrire. Cette vie complexe est consignée dans un journal intime. On y découvre sa vie de jeune fille et une première tentative de suicide à l’âge de 20 ans. Elle en tirera un roman – La cloche de détresse – en 1963. La réalité ne tardera pas à rattraper la fiction puisque la même année, Sylvia Plath se donne la mort. Comme si la mise en scène de sa dépression l’avait poussée à commettre l’acte ultime. Pour se pencher sur cette voix féminine qui n’est pas sans rappeler Virginia Woolf, Fabrice Murgia conçoit un opéra pop original pour une chanteuse et quinze femmes, mis en musique par la pianiste et auteure-compositrice belge An Pierlé accompagnée de son Quartet. Sur scène, un plateau de tournage révèle à la fois un film en cours de réalisation et ses coulisses. Une passionnante création à la lisière du théâtre et du cinéma.

 

Représentations jusqu’au 12 octobre au Théâtre National, boulevard Emile Jaqmain à Bruxelles. Renseignements et réservations au 00 32 22 03 53 03 ou sur www.theatrenational.be