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Joyaux classiques

Joyaux classiques

Les Lois de l’hospitalité

Deuxième long-métrage de Buster Keaton, Les Lois de l’hospitalité nous plonge dans l’Amérique du début du XIXe siècle où des querelles ancestrales opposent violemment les familles Canfield et McKay. Le jeune Willie McKay (interprété par Keaton), ignorant cette tragédie, arrive dans son village natal pour prendre possession de l’héritage familial. Cependant, invité à diner par la belle Virginie Canfield, il se retrouve sans le savoir dans la maison de ses ennemis mortels – où les lois de l’hospitalité défendent absolument de massacrer un invité sous son toit… Inspiré de faits réels, ce chef-d’œuvre d’absurdité loufoque, riche en aventures ponctuées de cascades et de rebondissements, revisite avec jubilation le thème de Roméo et Juliette. Magnifiée par une nouvelle restauration et une nouvelle composition musicale, ce film est avant tout une sidérante comédie réalisée par un génie du burlesque.

 

Lobster Films.

 

 

La Rivière de nos amours

Réalisé par André de Toth en 1955, ce magnifique western humaniste suit les pas de Johnny Hawks, un éclaireur reconnu pour sa proximité avec les Sioux. De retour en Oregon après la guerre de Sécession, il rend visite à son ami, le chef de tribu Red Cloud et s’éprend aussitôt de sa fille, la ravissante Onahti… Les tensions entre Peaux-Rouges et Visages Pâles sont nombreuses : une mine d’or indienne au lieu tenu secret attise la convoitise de pionniers peu scrupuleux, la cavalerie a du mal à garder au fort les convois de migrants et toute traversée en territoire «ennemi» est périlleuse… Producteur courageux, Kirk Douglas s’est pleinement investi sur ce projet rendant justice aux peuples indiens, depuis le choix du brillant scénariste Ben Hecht jusqu’au choix du réalisateur. Il a trouvé en André De Toth (La Chevauchée des bannis) un artiste audacieux et indépendant, abordant tous les genres avec talent et partageant avec lui le goût du risque et de l’aventure… Immense western admiré par Martin Scorsese, ce film puissant sublimé par d’incroyables décors naturels est une splendide cavalcade à travers l’Ouest, embrasée par l’alchimie sensuelle entre Kirk Douglas et la fougueuse Elsa Martinelli.

 

Wild Side.

 

La Rue rouge

Inspiré de La Chienne, le drame passionnel de Jean Renoir, ce film noir se déroule à New York où vit Christopher Cross, modeste et respectable caissier, qui porte secours à Kitty March, une belle jeune femme dont il tombe sous le charme. Amoureux, il lui loue un appartement, pourvoit à ses besoins en détournant l’argent destiné à son employeur. Prêt à quitter sa propre épouse, Cross découvre qu’il est manipulé, que sa protégée et son amant vendent ses propres tableaux à un critique d’art… Film désenchanté à l’ironie amère, teinté de de pessimisme social, La Rue rouge (1945) réunit un magnifique couple de comédiens – l’impressionnant Edward G. Robinson et la sublime Joan Bennett – déjà à l’affiche du précédent film de Fritz Lang, La Femme au portrait. Une œuvre méconnue dans la carrière américaine du cinéaste allemand où ce dernier poursuit sa réflexion sur les thèmes de la justice et la culpabilité tandis que sa mise en scène passe du réalisme social à l’expressionisme dans son dramatique épilogue.

 

ESC Editions et Distribution.