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CD de la semaine

CD de la semaine

Vanessa Wagner

Les Harmonies poétiques et religieuses de Franz Liszt exigent de son interprète un long temps de maturation, l’obligeant à un véritable parcours initiatique au cœur même de ces œuvres cheminant de l’extrême dépouillement à la plus grande extase. Un voyage quasiment philosophique et introspectif qu’emprunte ici la pianiste Vanessa Wagner qui a souvent joué ces pièces. Inspiré de Lamartine, le cycle lisztien des Harmonies poétiques et religieuses juxtapose ainsi les pièces angéliques, les ambiances mystiques et les fresques puissantes, la part mystique de l’œuvre pianistique de Franz Liszt. Vanessa Wagner a choisi d’intercaler trois pièces – dont l’envoûtant Für Alina – du compositeur estonien Arvo Pärt. Elles se caractérisent par une musique épurée, d’inspiration profondément religieuse du chant grégorien et de la polyphonie ancienne. Soit un enregistrement majeur où plane une atmosphère profondément spirituelle avec une recherche du geste musical en suspension.

 

La Dolce Volta.

 

 

 

Axia Marinescu

Formée, entre autres, au conservatoire George Enescu de Bucarest, la pianiste Axia Marinescu a composé le programme de son nouvel album de façon certes chronologique mais aussi et surtout poétique. De Mozart et sa Sonate en la Majeur KV 331 à Debussy en passant par Brahms, elle dessine une progression musicale qui fait la part belle à l’intériorité. Le toucher de la pianiste, tantôt délicatement articulé, tantôt profondément ancré dans la matière musicale, ainsi que son approche philosophique des partitions donnent la mesure de sa virtuosité, jamais ostentatoire car toujours mesurée à l’aune de l’esprit des œuvres. Son enregistrement témoigne ainsi d’une aisance confondante dans des oeuvres exigeantes. La grâce de sa lecture mozartienne s’étoffe dans l’opus 118 de Brahms pour atteindre enfin à l’abstraction de Debussy avec une admirable clarté.

 

Introspections d’Axia Marinescu (Polymnie).

 

 

 

Bertrand Chamayou

Près de trois ans après son intégrale Ravel acclamée par la critique, le pianiste Bertrand Chamayou revient avec un nouvel album consacré aux deux plus célèbres concertos de Camille Saint-Saëns : l’héroïque Concerto n°2 et l’exotique cinquième surnommé «L’Egyptien». En complément de ces deux chefs-d’œuvre, il a enregistré plusieurs pièces pour piano seul (Etudes, Mazurka, Valse…), qui nous transportent dans le décor et l’atmosphère feutrés des salons parisiens. Composés par Camille Saint-Saëns à 30 ans d’intervalle, ces concertos révèlent derrière leur virtuosité et leur brillante facture un monde envoûtant et débordant d’imagination. «Il y a une attirance vers l’exotique, l’étrange, la fantaisie sensuelle, c’est très curieux pour un compositeur que l’on pense si académique» souligne Bertrand Chamayou, accompagné ici par l’Orchestre National de France dirigé par Emmanuel Krivine. Un enregistrement propice à l’imaginaire débridé !

Erato.

 

 

Vilde Frang

Avec déjà six albums à son actif, la violoniste norvégienne Vilde Frang revient aujourd’hui avec le premier Concerto de Bartók accompagnée par l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck et l’Octet de George Enescu, une œuvre plus rare au disque. «Bartók et Enescu ont beaucoup en commun (…) Ils avaient une admiration mutuelle et se sont produits plusieurs fois ensemble en récital. Ils restent les deux grands compositeurs nationaux du XXe siècle et ont contribué à enrichir l’art et la culture de leur pays» souligne Vilde Frang qui affiche ici une maîtrise de l’archet exemplaire, un jeu d’une grande fraîcheur, mais aussi une rare intelligence musicale. Un enregistrement ambitieux et convaincant qui confirme le grand talent de cette jeune interprète.

 

Warner Classics.

 

 

 

Gottfried von der Goltz

Le chef du Freiburger Barockorchester grave enfin son interprétation très attendue des Sonates et Partitas de Johann Sebastian Bach. Véritable spécialiste de la partition, il livre une vision authentique et brillante de ce chef-d’œuvre du répertoire pour violon seul. Pages incontournables pour tout violoniste, les Sei Solo pour violon de Bach achevés en 1720 sont un véritable sommet de virtuosité, car ces pages font rayonner les possibilités tant techniques qu’expressives de l’instrument. Intense et d’une immense humilité, le jeu de Gottfried von der Goltz est constamment au service de la musique du cantor de Leipzig. Une redécouverte de ce monument, «l’Himalaya des violonistes» selon la formule de George Enesco.

 

Aparté.