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Les hôtels et restaurants des Hauts-de-France font leur cinéma

À l’heure du Festival de Cannes, zoom sur des hôtels et restaurants de la région qui accueillent des tournages de film. Deux dirigeants témoignent de leur expérience positive.

Éric Nightindale, quatrième génération à la tête de l’Hôtel chez Johnny, ouvert en 1911. © Aletheia Press/L.Péron
Éric Nightindale, quatrième génération à la tête de l’Hôtel chez Johnny, ouvert en 1911. © Aletheia Press/L.Péron

Le 11 mars dernier, les portes du restaurant «Le Dancing» à Lambersart, près de Lille, sont restées closes. Pourtant, à l’intérieur, c’était l’effervescence. «Silence sur le plateau», s’écrit Jacques Otmezguine qui s’apprête à tourner une scène pour son nouveau long métrage Le choix du pianiste. «Moteur, ça tourne et action», poursuit le réalisateur, le regard rivé sur les acteurs. La scène du jour se déroule dans un bar, durant la Seconde Guerre mondiale et «Le Dancing» s’est avéré être le décor idéal.

«Jamais je n’aurais pensé qu’un jour, mon établissement accueillerait un tournage» s’amuse le dirigeant, Denis Blanpain, qui a été directement contacté par la production. «Le Dancing a été repéré sur les réseaux sociaux. C’est notre déco, un brin particulière, qui a tapé dans l’œil de l’équipe», poursuit le dirigeant du restaurant de 150 couverts.

L’Hôtel «Chez Johnny», à Bully-les-Mines, a lui aussi déjà reçu des équipes de tournage. C’est sa décoration rétro des années 1950-1960 qui fait la différence. «Mon hôtel de 36 chambres, depuis sa création en 1911, a déjà accueilli 22 tournages de films», précise Éric Nightindale, quatrième génération à la tête de l’établissement. Petite anecdote : Gilles Lellouche et Guillaume Canet y ont mis les pieds.

Le Dancing, doté de 150 couverts, attire les tournages grâce à sa décoration atypique. © Aletheia Press/L.Péron

Locations et dédommagements

Accueillir un tournage requiert quelques sacrifices. Les dirigeants doivent accepter que le nom de leur établissement soit modifié, que leurs meubles soient remplacés… Mais surtout, ils doivent fermer durant toute la durée du tournage. «J’ai donc reçu une somme d’argent pour la location des lieux et une autre pour compenser ma perte d’exploitation», confie le dirigeant.

De son côté, Éric Nightindale assure qu’il «a toujours signé de beaux contrats qui ont suffi à compenser les fermetures impromptues de l’hôtel». Chez lui, la plupart du temps, les tournages durent une bonne semaine. «Je ne peux pas vous dévoiler les montants, mais nous parlons de quelques milliers d’euros pour la semaine», indique-t-il.

Des contrats établis

La signature d’un contrat s’avère indispensable pour arrêter les aspects financiers mais aussi pour établir les conditions du tournage. «C’est important de bien l’établir. Par exemple, j’insiste toujours pour que mon hôtel soit rendu en l’état», explique Eric Nightindale. C’est aussi la garantie que les tournages auront lieu. «Cela nous permet de prévenir notre clientèle et de prévoir des congés pour nos salariés, par exemple. Les délais sont assez long pour ne pas être surpris par les tournages», témoigne Denis Blanpain.

Mais devenir décor d’un film, c’est aussi profiter d’une communication gratuite. «Les médias s’intéressent et parlent de nous, car nous recevons des réalisateurs et acteurs connus… Et notre établissement apparaît dans le film, à la vue du public, ce qui n’est pas négligeable», commente Eric Nightindale. Après le tournage du film Le choix du pianiste, le Dancing a vu son nombre de followers sur les réseaux sociaux augmenter. «La fréquentation dans mon restaurant n’a pas foncièrement augmenté, mais cela a fait parler de nous et donc des personnes nous découvrent», conclut le dirigeant.