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Inondations : le Pas-de-Calais à l'heure de la reconstruction

Locaux dévastés, difficultés d'approvisionnement, baisse de fréquentation, chute du chiffre d'affaires... Les entreprises du Pas-de-Calais subissent de plein fouet la deuxième vague d'inondations qui a frappé le département en ce début janvier. Les dirigeants tentent tant bien que mal de relever la tête en attendant le lancement des travaux.

La commune d'Arques a été sévèrement touchée. © Ameer Alhalbi-Anadolu via AFP
La commune d'Arques a été sévèrement touchée. © Ameer Alhalbi-Anadolu via AFP

Après la montée des eaux dévastatrice en novembre dernier, le département du Pas-de-Calais a connu début janvier un nouvel épisode de crues exceptionnelles. Au-delà de l'impact mental sur les habitants du territoire épuisés, la montée des eaux a eu des conséquences matérielles et financières sur les entreprises.

Tout est actuellement fermé au niveau portuaire, empêchant les bateliers de circuler. Les entreprises situées le long de l'Aa ont été contraintes d'interrompre leur production, les locaux étant pour la plupart dévastés. Les plus touchées sont les cartonneries et les verreries implantées le long du canal pour qui «le manque à gagner est énorme» selon une source proche des milieux économiques. Alpha Glass, Arc ou encore Nord Céréales rencontrent des difficultés d'approvisionnement par le fluvial.

L'entreprise qui réceptionne en temps normal 37 000 tonnes chaque semaine par le fluvial a dû revoir sa feuille de route. «La livraison par péniches étant à l'arrêt, on a priorisé la livraison par trains et camions en passant de 250 à 350 véhicules par jour. Nous sommes obligés de travailler jour et nuit, ce qui a un impact important à la fois sur le coût énergétique et le coût du personnel» indique Hélène Marchand, responsable de l'exploitationNord Céréales charge également moins vite les navires, les marchandises n'arrivant pas assez vite.

Les transporteurs sont également fortement impactés. Même son de cloche du côté des commerçants qui démarrent très mal l'année. «Les inondations ont entraîné des conséquences indirectes sur notre activité. C'est un véritable effet boule de neige. Les dommages collatéraux sont difficiles à mesurer mais les chiffres d'affaires sont clairement en baisse».

Moral des troupes

En novembre dernier, les habitants du Pas-de-Calais avaient été surpris par la montée des eaux. Cette fois, ils ont davantage anticipé cette deuxième vague et les chefs d'entreprise se montrent plus combatifs. «Les dirigeants se montrent malgré tout optimistes. Mais une troisième vague serait catastrophique pour les entreprises du territoire. Ceux qui s'en sortent sont toujours ceux qui ont les reins les plus solides».

Mise en place de task-forces spéciales

Depuis le début de la crise, inédite tant par son ampleur que par ses conséquences, la mobilisation des collectivités locales, du Conseil départemental du Pas-de-Calais, de la Région Hauts-de-France et de l'Etat, est forte. Des travaux ont déjà commencé au sein des communes les plus touchées. Jacques Billant, préfet du Pas-de-Calais, a décidé de mettre en place des task-forces sous forme de comités opérationnels sur chaque bassin afin de traiter tous les sujets émergents (pompages, assurances, relogements...). L'objectif est d’identifier, planifier et coordonner en urgence ces travaux, qui devraient s'intensifier tout au long du mois de janvier.

Des travaux de curage du canal d’Audruicq seront réalisés par Voies Navigables de France (VNF). Le canal des Pierrettes à Hames-Boucres fera lui l'objet de travaux réalisés par l’institution intercommunale des wateringues. Des travaux de nettoyage et retraits des embâcles sont également opérés sur l'Aa.