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La Chauve-Souris de Johann Strauss à l'Opéra de Lille

Créée il y a tout juste 150 ans, emblème éclatant de l’opérette viennoise, La Chauve-Souris de Johann Strauss conjugue admirablement une orchestration raffinée avec un livret débridé, ingrédients d'un chef-d’œuvre du genre. L'Opéra de Lille clôture ainsi sa saison anniversaire avec une production lyrique enlevée et pétillante !

© Simon Gosselin
© Simon Gosselin

Henri Meilhac et Ludovic Halévy, paroliers géniaux de Carmen et des fantaisies les plus délurées d’Offenbach – La Belle Hélène, La Vie parisienne ou La Périchole – ont aussi écrit des pièces destinées au théâtre. Conçu comme une farce en 1880, leur Réveillon se délecte des turpitudes de la France bourgeoise de la IIIe République. Complots, quiproquos, déguisements, arrestations, séductions, mais aussi mesquineries et orgueils blessés y font merveille… Comme le souligne le metteur en scène Laurent Pelly : «Les situations et les personnages possèdent une dimension très théâtrale, il y a ici quelque chose des pièces de Feydeau ou Labiche. On est dans le registre de la comédie, certes, mais une comédie à la fois burlesque, satirique et caustique, qui, à certains égards, tient de l’étude de mœurs

A l'époque, la pièce attire l’intérêt du grand compositeur viennois Johann Strauss, qui la transforme en une éclatante Chauve-Souris… Triomphe immédiat ! Aujourd’hui, cet emblème du raffinement à la viennoise retrouve son texte français avec des dialogues réécrits pour l’occasion par Agathe Mélinand, et se livre à la fantaisie généreuse de Laurent Pelly. Après avoir donné à Lille un inénarrable Roi Carotte et un Songe d’une nuit d’été enchanteur, cet orfèvre en matière de fantasmagories trouve ici de quoi assouvir son goût des situations loufoques. A la tête de l'Orchestre de Picardie, Johanna Malangré sera ainsi en osmose avec la mise en scène :«Si nous parvenons à jouer avec une grande légèreté, une grande vivacité, et à atteindre une flexibilité dans le tempo, alors nous rendrons justice à l’œuvre, car l’humour mais aussi l’ambiguïté de l’histoire ressortiront merveilleusement

Représentations les 4, 6, 11, 13 et 17 juin à 20h, le 9 juin à 16h et le 15 juin à 18h à l'Opéra de Lille.

© Simon Gosselin