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Premier constructeur de logements dans les Hauts-de-France

Le groupe Sylvagreg, ancré sur son territoire et tourné vers l'avenir

Entreprise familiale depuis 1962, Sylvagreg construit près de 1 500 logements par an ; ce qui fait du groupe le premier constructeur de logements dans les Hauts-de-France. À la tête de l'entreprise, un trio de dirigeants, Christophe Foucart, ainsi qu'Augustin et Victor Outters.

Augustin Outters, dirigeant du groupe Sylvagreg, à Lomme. © Lena Heleta
Augustin Outters, dirigeant du groupe Sylvagreg, à Lomme. © Lena Heleta

S'il y a bien une valeur qui se dégage chez Sylvagreg, c'est son attachement aux Hauts-de-France. Créée par le grand-père d'Augustin et Victor Outters, l'entreprise basée à Lomme, a toujours été familiale. Et son marché reste quasi exclusivement régional : «C'est une vraie volonté. Il y a déjà bien assez à réaliser dans les Hauts-de-France et nous préférons apporter notre force là où nous sommes reconnus. La vocation de notre grand-père était dans le gros œuvre en maisons individuelles groupées mais depuis, on s'est diversifiés, notamment sur les logements collectifs pour le compte de bailleurs et de promoteurs privés» détaille Augustin Outters.

Ce qui a fait la force de Sylvagreg, c'est notamment la maçonnerie de briques ainsi que les ouvrages enterrés (parkings). Concernant les opérations, Sylvagreg se spécialise sur les ouvrages entre 30 et 300 logements. Le groupe, qui a réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 87 M€, dispose de cinq entités complémentaires, pour couvrir l'ensemble du secteur du gros œuvre mais pas uniquement : STS (travaux tous corps d'état), MDN (Maisons du Nord), Prométhée (service matériel, fabrication de balcons et de poutres), Noir de Bois et la toute dernière née, Bâtilin.

Matériaux bio-sourcés

«Noir de Bois n'a rien à voir avec notre coeur d'activité mais nous avons développé cette technique très appréciée outre-Atlantique : il s'agit d'une technique japonaise qui consiste à brûler le bois pour le rendre plus résistant et donc plus durable dans le temps. Ensuite, il peut servir ensuite pour les bardages, terrasses, revêtements muraux, etc.» détaille Augustin Outters.

La résidence intergénérationnelle Emeraude, à Emmerin. © APSIS Architecture.

Quant à Bâtilin, la filiale créée en 2021, elle émane de l'association de trois entreprises régionales : la coopérative agricole La Linière à Bourbourg (59), Vermeulen Matériaux à Sailly-Labourse (62) et le groupe Sylvagreg. «Nous sommes partis de l'anas de lin (co-produit issu du teillage du lin, ndlr), très peu revalorisé. L'idée c'est donc d'en faire un bloc de construction, fabriqué par Vermeulen Matériaux, avec un bilan carbone que l'on espère négatif. Chez Sylvagreg, nous pourrons utiliser ce bloc en réhabilitation ou en construction neuve et nous avons déjà des chantiers en cours, même si pour l'instant, on reste sur de l'expérimentation» ajoute Augustin Outters.

L'enjeu de demain : réduire les consommations

L'un des enjeux de demain pour le secteur reste celui d'opérations de constructions moins énergivores, avec par exemple des bases-vies plus adaptées mais aussi des bétons rendus plus performants avec de nouvelles formulations. «On anticipe les futures réglementations, comme la RE2020. Le marché de la réhabilitation est très porteur mais ce n'est pas le même métier que nous. Demain, il faudra adapter notre outil de production et les entreprises de gros œuvre comme nous seront en premier ligne puisqu'elles interviennent en amont des opérations.»

«On entre dans une crise qui dure»

Egalement vice-président en charge de l'innovation et des métiers à la FFB Hauts-de-France et président de l'UMGO (Union de la Maçonnerie et du Gros Œuvre), Augustin Outters reste très prudent quant à l'avenir du secteur de la construction, malmené depuis le Covid et aujourd'hui confronté à une «crise inédite» : «On a eu le Covid. Maintenant on a la crise du logement. Avec la fin de la loi Pinel et la ZAN (Zéro Artificialisation Nette), il va manquer de logements. Rien que sur le Dunkerquois qui va accueillir les gigafactories, il y aura un besoin de 1 000 logements par an. Il faut que les entreprises locales et non les majors soient en première ligne sur ces constructions car le Dunkerquois sera une bouffée d'air.

Et de l'autre côté, le secteur fait face aux augmentations de prix des matières premières comme le béton (+15% en 4 ans), les briques et l'électricité. Les Français n'ont plus les moyens d'acheter et il faut améliorer nos performances pour que les biens soient accessibles. On entre dans une crise qui dure et qui va nous toucher de plein fouet en 2024. On attend clairement des mesures du Gouvernement et la FFB prône un véritable statut de bailleur privé clair et durable pour faire face à la fin du Pinel en 2024. On est dans une situation d'attentisme.»