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Les jeux de l’amour et du pouvoir

© Photo de répétition Simon Gosselin
© Photo de répétition Simon Gosselin

© Simon Gosselin

Rares probablement sont ceux qui connaissent Rodelinda, l’une des plus émouvantes héroïnes de Haendel, sœur d’Alcina ou d’Ariodante, au cœur d’un opéra que sa puissance dramatique et son raffinement musical placent parmi les œuvres majeures du maître. Invisible en France depuis 2002, le public lillois retrouve aujourd’hui cet opéra, magnifié par les énergies conjuguées du metteur en scène Jean Bellorini et d’Emmanuelle Haïm à la tête du Concert d’Astrée – qui, après le succès du Trionfo del Tempo e del Disinganno, retrouve ici un de ses compositeurs de prédilection. S’emparant du Pertharite de Corneille, le livret de l’opéra fait apparaître au centre des jeux de l’amour et du pouvoir l’enfant que le texte d’origine gardait caché – et c’est au travers de son regard innocent et rêveur que Jean Bellorini expose l’action. Un drame qui voit se succéder des trahisons, une résurrection, des retrouvailles, un dernier baiser, un malentendu fatal… et qui mettra la noble Rodelinda (interprétée ici par la soprano Jeanine De Bique) face à des choix évidemment cornéliens. Des dédales d’un palais aux ombres des galeries jusqu’à un lieu délicieux et caché, le metteur en scène suit l’inspiration qui avait fait le succès de sa Cenerentola, déployant un monde fantastique de machinations et de machines, alliant modernité et poésie dans une tradition revivifiée du baroque.

 

Représentations le 6 octobre à 18h, les 9 et 11 octobre à 19h30 et le 14 octobre à 16h à l’Opéra de Lille. Renseignements et réservations au 03 62 21 21 21 ou sur www.opera-lille.fr