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À Marcq-en-Barœul

Lesaffre poursuit la décarbonation de son site historique

Le spécialiste de la fermentation de micro-organismes a célébré, vendredi 24 mai, le lancement de travaux pour une unité de récupération de chaleur fatale au sein de son usine de Marcq-en-Barœul. 

Brice-Audren Riché, directeur général de Lesaffre et Frank Lacroix, directeur général adjoint d'ENGIE en charge des activités Energy Solutions. © Marine Tesse
Brice-Audren Riché, directeur général de Lesaffre et Frank Lacroix, directeur général adjoint d'ENGIE en charge des activités Energy Solutions. © Marine Tesse

Le 24 mai dernier à l'usine Lesaffre, un mot était dans toutes les bouches : «symbole». Car c'est dans le berceau marcquois du spécialiste mondial de la fermentation de micro-organismes qu'a été célébré, vendredi 21 mai, le lancement de travaux pour la construction d'une unité de récupération de chaleur fatale (voir encadré) au sein même de cette usine. «C'est symbolique parce que tout a commencé ici en 1853», a commenté Brice-Audren Riché, directeur général. «Nous sommes très fiers d'une symbolique aussi forte», a renchéri Julie Bethry, directrice du site. 

Désormais présente sur 80 sites dans 50 pays pour un chiffre d'affaires de trois milliards d'euros, l'entreprise centenaire veut jouer la carte de la décarbonation. «Nous allons baisser nos émissions de CO2 de 2,5% par an pour arriver à la neutralité carbone en 2050», a prévu le directeur général. 

30 000 tonnes de CO2 en moins par an

Quant au projet de récupération de chaleur fatale en lui-même - «l'appeler 'fatale' est négatif  : c'est une énergie salvatrice !» -, s'est enthousiasmé le maire de Marcq-en-Barœul Bernard Gérard, elle consiste en l'installation de deux pompes à chaleur qui seront opérationnelles en 2025. Elles permettront de transformer la chaleur produite dans l’atelier fermentation, au moment de l’étape de multiplication cellulaire des levures, pour l'injecter dans le processus de séchage de ces dernières. Ce système permettra d’éviter l’émission de 30 000 tonnes de CO2 par an et de réduire la consommation d’eau du site, avec 150 000 m3 économisés par an. Mené en partenariat avec ENGIE Solutions, l'unité de récupération de chaleur fatale est lauréate de l’appel à projet de décarbonation de l’industrie de l’ADEME, bénéficiant de 5,6 millions d'euros de subventions.

C'est dans le berceau marcquois du spécialiste mondial de la fermentation qu'a été célébré le lancement d'une unité de récupération de chaleur fatale. © Marine Tesse

«Ce projet s'inscrit dans la continuité d'autres actions»

Le groupe a tenu à indiquer que ce projet «s’inscrit dans la continuité d’autres actions, menées depuis plusieurs années». Parmi lesquelles les signatures en 2023 et 2024 de contrats d’achat direct d’énergie renouvelable (CPPA) pour l’alimentation en énergie verte de la de levurerie marcquoise, l’installation d’une centrale biomasse à Cérences en Normandie et d’une éolienne sur le site d’Algist Bruggeman en Belgique. 

«Par ce partenariat, nous accompagnons un industriel résolument engagé dans la recherche de performance énergétique et environnementale», a confirmé Frank Lacroix, directeur général adjoint d'ENGIE en charge des activités Energy Solutions. Pour ce dernier, «ce travail conjoint a permis de faire émerger ce projet vertueux : une fourniture d’énergie compétitive tout en réduisant fortement la dépendance aux énergies fossile. La chaleur fatale représente un gisement colossal et son exploitation revêt un caractère stratégique en matière de souveraineté et d’efficacité énergétique». 

La chaleur fatale, qu'est-ce que c'est ? 

La chaleur fatale est une émission en quelque sorte incompressible - d'où le terme «fatale». Il peut s’agir de chaleur contenue dans les fumées ou émanant de matériels fabriqués et en cours de refroidissement. Sont principalement concernés :

- Les sites de production industrielle

- Les bâtiments tertiaires 

- Les datacenters

- Les unités de valorisation énergétique des déchets

- Les unités d’incinération des déchets autres que ménagers

    La valorisation de cette chaleur peut se faire sur le site lui-même pour ses besoins propres, pour répondre à des besoins de chaleur d’entreprises situées à proximité, pour des besoins de chaleur d’un territoire (réseau de chaleur urbain) ou pour la production d’électricité.