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Financement de l’innovation

Nord France Amorçage fête ses 10 ans

Créé par la Région en 2013 dans le but de favoriser le développement de sociétés innovantes et de stimuler l’embauche sur le territoire, le fonds de co-investissement Nord France Amorçage a depuis injecté près de 37 millions d’euros au capital de 100 start-up et jeunes entreprises. Avec plus d’un millier d’emplois accompagnés à la clé.

Thierry Dujardin et Valérie Six, respectivement président et administratrice du fonds régional de co-investissement Nord France Amorçage.
Thierry Dujardin et Valérie Six, respectivement président et administratrice du fonds régional de co-investissement Nord France Amorçage.

Un événement marquant à double titre. Le 7 novembre prochain, Nord France Amorçage (NFA) célèbrera, au siège de la Région, son 10ème anniversaire. À cette occasion, ce fonds de co-investissement dédié à l’amorçage annoncera sa 100ème participation au capital d’une entreprise des Hauts-de-France. «Le bilan de cette décennie écoulée est extrêmement satisfaisant», se réjouit Valérie Six, conseillère régionale et administratrice de NFA. Créé par la Région avec l’appui de fonds européens (Feder), et géré par la société de capital-investissement Siparex, Nord France Amorçage vise depuis 2013 trois objectifs : l’émergence et le développement d’entreprises innovantes, la dynamisation du territoire par la création d’emplois et la création durable de valeur.

Des tours de table régionaux plus importants

Même si quelques acteurs du capital-risque finançaient déjà à l’époque l’innovation de start-up et de jeunes entreprises dans les Hauts-de-France, à l’instar de Finorpa et de Finovam, l’intervention à leurs côtés d’un fonds public avait néanmoins été jugée nécessaire. «Dans la mesure où beaucoup de dossiers d’amorçage présentés étaient trop peu matures pour intéresser des fonds spécialisés, les entrepreneurs n’avaient pas d’autres choix que de se tourner vers des business angels, dont les ressources sont plus limitées, rappelle Thierry Dujardin, président de NFA depuis 2016. En accompagnant ces derniers, NFA a permis aux fondateurs concernés de lever des montants plus importants, précieux à leur développement. Ainsi, il est dorénavant possible dans la région d’organiser des tours de table de 3 à 4 millions d’euros, ce qui n’était pas le cas auparavant.» 

Pour Thierry Dujardin, qui est par ailleurs à la tête d’IRD Invest, la montée en régime de NFA aura également contribué à structurer l’écosystème régional de l’amorçage, en habituant les sociétés de gestion actives sur le segment du capital-risque à mieux travailler ensemble sur des opérations de taille significative.

De belles réussites entrepreneuriales

Ne pouvant intervenir qu’en co-investisseur avec eux, NFA a injecté en l’espace de dix ans 36,8 millions d’euros au capital de jeunes pousses innovantes. «La présence de NFA parmi leurs actionnaires leur a toutefois permis de lever au total 232 millions d’euros, soit un effet de levier de plus de 6 fois !», insiste Thierry Dujardin. Les participations du fonds régional, dans lesquelles il a réinvesti dans environ 80 % des cas au moment de nouvelles levées, évoluent pour 40% d’entre elles dans le secteur de la santé (ATH Medical, AlzProtect, Aliri, VF Bioscience…), pour 40% dans la tech (ADWanted, Horizontal Software, XP-Digit…) et pour 20 % dans l’industrie (Gecco…). 

Si NFA reconnait des échecs, avec un taux en ligne avec l’industrie nationale du capital-risque – celui-ci oscille entre 25 et 30% –, ses équipes pointent avant tout de belles réussites, à l’image d’InnovaFeed (leader industriel de la protéine d’insectes destinée à l’aquaculture), d’OpenIO (logiciels, depuis racheté par OVHCloud), de Japet (robots), d’Osiris (agritech) ou encore de Tiamat (batteries bas sodium). L’ensemble des départements sont représentés dans le portefeuille.

Une taille cible de 50 millions d’euros

Fort de ce bilan, les promoteurs de Nord France Amorçage ne manquent pas d’ambitions pour les années à venir. «Plus le fonds sera gros, plus cela attirera de nouveaux investisseurs privés dans les tours de table de start-up et jeunes entreprises régionales, veut croire Valérie Six. Dans ce cadre, l’objectif serait d’en porter la taille, à terme, à 50 millions d’euros.» Pour ce faire, la Région travaille activement à la collecte de fonds européens supplémentaires.