Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Rétrospective Eric Rohmer à Lille jusqu’au 14 mai

Vincent Gauthier et Marie Rivière dans Le Rayon vert.
Vincent Gauthier et Marie Rivière dans Le Rayon vert.

L’œuvre d’Eric Rohmer (1920-2010), à la fois modeste et
ambitieuse, a profondément marqué le cinéma français même si les cinéastes
d’aujourd’hui se réclamant de son influence sont plutôt rares…

Au même titre que Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol et Jacques Rivette – le quintet majeur de la Nouvelle Vague dont il fait partie -, Éric Rohmer a commencé sa carrière dans le cinéma comme critique, rejoignant les Cahiers du cinéma au début des années 1950. Parallèle­ment, il réalise des courts métrages puis signe, en 1959, son premier long métrage : Le Signe du lion. Un film passé inaperçu qui ne l’empêche pas d’entamer la réalisation de ses Six contes moraux et de s’assurer une indépendance financière en créant avec Barbet Schroeder sa propre société de production, Les Films du Losange. Il rencontre un premier succès d’estime en 1967 avec La Col­lectionneuse puis accède à une notoriété interna­tionale avec les trois films suivants : Ma nuit chez Maud (1969), Le Genou de Claire (1970) et L’Amour l’après-midi (1972). Ce premier des trois cycles autour desquels Eric Rohmer organisa son œuvre est traversé des thèmes qui irrigueront sa filmographie comme celui des rencontres amoureuses et des jeux de séduction où les dialogues, brillamment écrits, sont des écrins pour de magnifiques comédiens comme Françoise Fabian, Jean-Louis Trintignant, Jean-Claude Brialy, Marie-Christine Barrault ou un jeune inconnu nommé Fabrice Luchini…

Fabrice Luchini et Pascale Ogier dans Les Nuits de la pleine lune.

Comédies et Proverbes, deuxième cycle de l’œuvre rohmérienne, compte six films dont chacun illustre une phrase issue de la littérature ou de la sagesse populaire. On y trouve quelques-uns des plus grands succès publics de Rohmer, tels que Pauline à la plage (1983), Les Nuits de la pleine lune (1984) ou Le Rayon vert (1986) projetés lors de cette rétrospective. Des films magnifiés par les interpré­tations d’Arielle Dombasle, André Dussollier, Pascal Greggory ou encore Fabrice Luchini. Dans Les Nuits de la pleine lune, ce dernier interprète Octave, ami et confident  de Louise (la regrettée Pascale Ogier) qui vit avec Rémi (Tchéky Karyo) à Marne-la-Vallée. Il est architecte, elle est décoratrice. Leur vie serait sans nuage si Rémi était moins casanier et Louise un peu moins noctambule. Voulant à tout prix préserver son indépendance, elle se prend un pied-à-terre à Paris. Une nuit Octave, toujours prêt à l’accompagner dans ses sorties, l’observe d’un œil jaloux et amoureux lorsqu’elle cède au charme d’un danseur lascif… Une œuvre délicieuse et troublante, nimbée d’une pointe de cruauté, dont le regard sur l’amour n’a pas pris une ride…

Projections
au Majestic, 54 rue de Béthune à Lille. Renseignements sur
www.lemajesticlille.com