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Entretien avec le maire de Lens et président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin

Sylvain Robert : «Nous accueillons à bras ouverts la population lilloise»

Avec la reprise de l’activité économique, Sylvain Robert, maire de Lens et président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin, se montre ambitieux sur le potentiel de sa région. Le Réseau express Grand Lille pourrait être, selon lui, un déclencheur pour poursuivre la redynamisation du territoire.

«Même pendant la crise, des commerces se sont installés à Lens», note Sylvain Robert, maire de Lens et président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin. (@Communauté d’agglomération de Liens-Liévin)
«Même pendant la crise, des commerces se sont installés à Lens», note Sylvain Robert, maire de Lens et président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin. (@Communauté d’agglomération de Liens-Liévin)

La Gazette : Quelle est l’importance du Réseau express Grand Lille pour la communauté d’agglomération de Lens-Liévin ?

Sylvain Robert : C’est un enjeu d’aménagement partagé entre notre agglomération et celle de Lille, y compris pour désengorger l’accès à la métropole de Lille. Il n’y a pas de concurrence, il s’agit avant tout de complémentarité (lire encadré). Lorsque nous regardons les trajets de la SNCF, Lens est à 43 minutes de Lille. Il y a vraiment un enjeu de transport cadencé, pour voir aussi plus large que nos deux agglomérations, comme avec Béthune et Douai. Nous avons des demandes de la population pour venir sur notre territoire en raison de notre proximité avec le TGV qui nous relie à Paris. De plus en plus d’habitants en périphérie de Lille cherchent à s’en éloigner et à venir vers notre territoire. Cela va contribuer à saturer plus encore des secteurs qui sont déjà bien chargés. Nous pouvons améliorer cette situation tout en gardant un cadre de vie assez vert. L’objectif, c’est de trouver une solution collective sur cette desserte de la Métropole.

Quels sont les projets économiques pour l’agglomération ?

Nous avions engagé un plan sur la zone de l’Alouette. Certains sujets sont générateurs d’emplois, mais restent, pour l’instant, confidentiels. Nous pouvons confirmer la création de 600 emplois sur les trois prochaines années, sans compter l’entreprise de batteries qui va s’installer à Douvrin. Il y a de belles perspectives avec la "vallée de l’électrique". Car, au-delà de sa création, il y a aussi la question du recyclage qui devrait générer des emplois. Ce que nous voulons, c’est qu’à partir de cette implantation, cette dynamique soit poussée encore plus loin. Nous avons aussi travaillé sur nos pôles d’excellence, comme l’écotransition, le numérique culturel, le sport-santé-bien-être… Tout cela donne une nouvelle image de notre territoire.

La sortie de la crise sanitaire permet-elle d’être ambitieux ?

Si on prend le centre-ville de Lens, c’est la troisième année consécutive durant laquelle nous avons gagné en termes d’activité commerciale. Même pendant la crise, des commerces se sont installés à Lens. Nous avons également une dynamique sur nos parcs d’activités et sur nos pôles d’excellence. Il faut maintenant voir de quelle façon le territoire peut trouver l’opportunité d’accueillir une nouvelle population. Nous, nous avons une carte à jouer avec notre complémentarité avec Lille, sans qu’il soit question de concurrence, et accueillons à bras ouverts la population lilloise. En tout état de cause, il nous faut être attentif au quotidien à l’accompagnement que nous voulons donner à nos entreprises et à nos commerces.

Le REGL : un budget de 2,1 milliards

Le Réseau express Grand Lille (REGL), initié en 2010, représente un budget de 2,1 milliards. Prévoyant de relier Lille à Hénin-Beaumont, le tracé a connu plusieurs évolutions. Ce réseau express régional doit permettre de soulager les réseaux routiers et TER, saturés. En 2013, le dossier réalisé par la Région Nord - Pas-de-Calais en vue du débat public, précisait que 31 000 voyageurs par jour pourraient utiliser ce réseau à l’horizon 2030. Avec un total de 56 300 passagers qui emprunteraient le TER et REGL chaque matin, entre 6h et 9h.