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Tourisme en Côte d’Opale : des atouts encore sous-exploités

Daniel Fasquelle, maire du Touquet, était l’invité, le 27 mars dernier, de l’association Cercle Côte d'Opale synergie, pour échanger sur le tourisme local.

© Emmanuel Berthier, EV4
© Emmanuel Berthier, EV4

Maire du Touquet et ancien député de la Côte d’Opale, Daniel Fasquelle s’est longuement exprimé le 27 mars dernier lors d’un échange organisé par l’association Cercle Côte d'Opale synergie sur le thème du tourisme. Président du Comité régional du tourisme Hauts-de-France, Daniel Fasquelle entend jouer la carte du développement et des infrastructures.

Cela devient l’Arlésienne. Le développement du tourisme sur la Côte d’Opale revient dans le débat public. Il faut dire que son actualité est perturbée par divers freins sur des projets comme la serre Tropicalia (70 millions d’euros d’investissement sur 2 hectares) ; ou la réalisation d’un hôtel sur la plage du Touquet. «Nous menons le combat contre l’état pour de la construction sur la côte et à l’intérieur des terres. La loi « littoral » est plutôt une bonne loi, mais son interprétation par la justice...» explique l’édile.

Daniel Fasquelle poursuit : «Par exemple, le projet d’un hôtel à la place d’Aqualud, sur la plage, est sur un site totalement minéralisé. J’ai trouvé des privés qui prennent tous les risques, car l’actuel bâtiment est amianté et il doit être rasé. La mer est à plus de 40 mètres. Et j’ai des écolos qui brandissent la loi « littoral ». On est chez les fous. J’attends la décision du juge». Idem sur le projet de développement urbain Opalopolis à Etaples-sur-mer, contraint d’être réduit et qui aboutit enfin après une longue séquence judiciaire close au Conseil d’État...

Les transports comme facteur d’unité

Mais la Côte d’Opale n’en demeure pas moins pleine d’atouts naturels : «Nous bénéficions d’une grande notoriété. Nous sommes placés derrière la Côte d’Azur, mais devant la Côte d’Emeraude. Nous sommes dans un bassin de vie de 80 millions de personnes quand on trace les cercles en incluant l’Île-de-France, Londres, Bruxelles. La région seule, c’est 6 millions d’habitants» égrène encore Daniel Fasquelle. Pour autant, la Côte d’Opale a souffert de deux événements majeurs qui ont réduit son activité touristique : le Covid et le Brexit. La fréquentation des Britanniques dans l’hôtellerie a ainsi baissé de 23% en 2022.

En sus, le territoire est plombé par ses problématiques de transports. Le ferroviaire est hypertrophié à Lille ; «aller à Londres, de la côte, ne se fait que par Lille, allongeant le temps de trajet. Alors qu’en réalité, nous sommes à moins d’une heure» souffle le maire du Touquet. A quand un arrêt des TGV à Frethun pour aller à Londres ? L’autoroute unit pourtant les territoires. «Mais alors pourquoi y a-t-il un péage à Boulogne et pas ailleurs sur la A 16 ? Pourquoi les habitants du sud de la côte doivent-ils payer mais pas les autres ?» interroge l’élu qui pointe, par ailleurs, les dangers qui menacent les lignes SNCF Abbeville - Le Tréport, Etaples – Arras et souligne l’urgence d’électrifier la ligne Rang-du-Fliers – Amiens. Autre problématique soulevée lors de cette tribune, celle des langues est la plus incongrue : «Nous n’avons pas vraiment d’affichage de panneaux en anglais» s’étonne-t-il.

Mettre ses atouts en valeur

Cette année, la Côte d’Opale aura beaucoup à offrir : elle est labellisée Région européenne de la gastronomie (la première région française à l’être…). «Mais je ne vois pas beaucoup d’affichages des produits locaux chez nos restaurateurs» glisse le maire du Touquet. Sa ville sera, en septembre prochain, la base arrière de la coupe du monde de rugby. «Nous devons créer de nouveaux produits touristiques et les proposer via nos premières plates-formes numériques» conclut l’édile.