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Le commerce et le logement à Arras

«Tous les partenaires partagent les mêmes enjeux»

Une balade presse avec les élus d’Arras - Jean-Pierre Ferri et David Bourgeois - accompagnés de techniciens, a permis d'évoquer l’articulation très opérationnelle du dispositif municipal et communautaire autour du commerce, des logements en cœur de ville, en lien avec l’aménagement urbain. Entretien avec Lucie Wodecki, directrice du commerce, et Maximilien Dumoulin, directeur de la cohérence et de la qualité du projet urbain, en charge de ces sujets à Arras.

Lors d’une balade presse avec les élus et les techniciens de la ville (de gauche à droite) : Jean-Pierre Ferri, adjoint à la cohésion sociale, territoriale et logement, de l'insertion sociale et professionnelle, David Bourgeois, adjoint à l'urbanisme, au commerce, à l'artisanat, aux services et aux professions libérales, Lucie Wodecki, directrice du Commerce, et Maximilien Dumoulin, directeur de la Cohérence et de la qualité du projet urbain.
Lors d’une balade presse avec les élus et les techniciens de la ville (de gauche à droite) : Jean-Pierre Ferri, adjoint à la cohésion sociale, territoriale et logement, de l'insertion sociale et professionnelle, David Bourgeois, adjoint à l'urbanisme, au commerce, à l'artisanat, aux services et aux professions libérales, Lucie Wodecki, directrice du Commerce, et Maximilien Dumoulin, directeur de la Cohérence et de la qualité du projet urbain.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur la situation du commerce à Arras et le taux d’occupation des locaux commerciaux ?

À ce jour, le taux de vacance des locaux commerciaux est de 7,5%, il était de 22% en 2016. Ce chiffre correspond à 80 cellules commerciales inoccupées sur 1 200. Malgré la crise du commerce dans toutes les villes, on constate qu’Arras maintient un bon niveau d’attractivité, conjonction probable de nombreux facteurs : accompagnement et proximité des services de la ville et des partenaires économiques, politique urbaine adaptée en termes de revitalisation et de rénovation de logements, développement du tourisme, de nombreux événements attractifs, qualité des services éducatifs, culturels et de santé, etc.

Néanmoins, nous avons quelques inquiétudes pour 2024, surtout concernant le secteur du prêt-à-porter, où de nombreuses grandes enseignes baissent le rideau suite à des décisions nationales. D’autres facteurs entrent également en compte comme les prochains remboursements des prêts, dont ceux garantis par l’État avec les effets directs sur la trésorerie, etc. Les services incitent fortement les commerçants à se signaler pour que le réseau d’acteurs puisse les accompagner, avant qu’il ne soit trop tard.

Vous semblez créer une interaction forte entre le logement et le commerce. Pourquoi ?

Le constat est le suivant : nous avions en cœur de ville de nombreux immeubles en mauvais état, généralement pourvus d’une cellule commerciale en rez-de-chaussée mais sans accès indépendant pour permettre l’occupation des étages par de l’habitat.

Nous incitons les propriétaires à «dissocier» les différentes parties de l’immeuble de façon vertueuse : le commerçant du rez-de-chaussée ne supporte plus seul le loyer et les étages sont occupés par des actifs, de futurs consommateurs. Ainsi l’immeuble produit toujours des revenus pour le propriétaire.

Il s’agit de l’objectif principal du plan Action Cœur de Ville dans lequel la ville d’Arras s’est inscrite depuis 2018 qui répond à une double ambition : améliorer les conditions de vie des habitants des villes moyennes et conforter le rôle de moteur de ces villes dans le développement économique du territoire. Les communes limitrophes de Saint-Nicolas et Saint-Laurent y sont associées depuis 2023. Pour répondre à toutes ces préoccupations, nous nous présentons comme un guichet unique, opérationnel et neutre, en faveur du bien commun.

Comment abordez-vous ces problématiques différentes ?

Nous savons imaginer des actions pour faciliter la rénovation, les extensions, etc. en intervenant parfois auprès de multiples propriétaires, parfois difficiles à identifier ou à convaincre, pour aboutir à des solutions répondant tant à un commerçant qu’à de futurs locataires.

Nous travaillons avec l’ensemble des partenaires locaux (CUA, CCI, CMA, BGE, IGA, les acteurs bancaires, comptables, professionnels de l’immobilier, etc.) ce qui nous permet d’accompagner au mieux les porteurs de projets commerciaux. Dans le cadre de projets de rénovation de logements, il est possible de solliciter des aides de la part de l’ANAH, Action Logement, subventions de la Ville ou Communauté urbaine, Région, etc.

Ainsi, de nombreux immeubles ou étages inoccupés au-dessus de commerces et prestataires de services du centre-ville sont en phase de reconquête, à la satisfaction des propriétaires. Une cinquantaine d’opérations d’amélioration de l’habitat sont engagés chaque année. On estimait, en 2016, 2 000 logements à reconquérir (près de 550 en 2023, grâce au croisement des données de l’Etat et d’actions concrètes).

Quelles sont les clés de réussite ?

C’est le résultat de 10 ans de volonté politique, dans un territoire où tout le monde se parle et travaille ensemble. Tous les partenaires sont concernés et partagent les mêmes enjeux.