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Basé à Craywick, près de Dunkerque

Eamus Cork accompagne la lutte contre l’immigration clandestine grâce à ses drones

Eamus Cork, une société de surveillance et de gardiennage présente à Craywick depuis 2006, innove avec l’utilisation de drones autonomes pour la surveillance d’une partie du port de Dunkerque. Elle est, à ce jour, la seule entreprise du secteur à proposer ce type de service, particulièrement intéressant pour déjouer les tentatives de traversées clandestines de la Manche, sujet hautement sensible sur toute la Côte d’Opale.

Les images envoyées par le drone autonome sont exploitées par un agent de sécurité depuis le centre d'exploitation d'Eamus Cork.
Les images envoyées par le drone autonome sont exploitées par un agent de sécurité depuis le centre d'exploitation d'Eamus Cork.

Comme son nom ne l’indique pas forcément, Eamus Cork est une entreprise dunkerquoise. Elle a été créée en 2006 par Patrick Guerbette, auteur de romans fantastiques celtiques à ses heures perdues à qui il a donné le patronyme de son héros irlandais. «À l’époque, la sécurité dans les ports avait été fortement renforcée, suite aux attentats du 11 septembre, avec des accès strictement contrôlés. C’est l’opportunité de ce nouveau marché qui a conduit à la création d’Eamus Cork», résume Thomas Ditacroute, directeur développement du groupe, qui près de 20 ans après, réalise toujours l’immense majorité de son chiffre d’affaires avec le port de Dunkerque, sur le domaine public comme privé. «Nous assurons la surveillance et le contrôle d’accès de plusieurs terminaux et nous travaillons aussi avec DFDS, l’opérateur du terminal transmanche, pour le contrôle de l’ensemble des camions qui transitent par Dunkerque dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine», précise Thomas Ditacroute.

Diversification et fusion

Depuis 2006, Eamus Cork a opéré deux diversifications. La première dans le domaine de la formation, «parce que nous avions besoin de former nos jeunes embauchés au CQP «agent de sécurité», certification de base pour exercer, mais aussi aux qualifications plus pointues ainsi qu’au recyclage périodique de ces mêmes qualifications. Nous avons pensé que nous ne serions jamais mieux servis que par nous-mêmes», commente le directeur développement. D’abord réservés aux salariés du groupe, le pôle formation est désormais ouvert à toutes les entreprises de sécurité. Il forme et qualifie chaque année entre 1 000 et 1 500 personnes. C’est avec cette même philosophie que le groupe a également créé une entité spécialisée dans la fabrication et le négoce d’EPI.

Aujourd’hui, Eamus Cork emploie 420 salariés dont 350 agents de sécurité et vient de fusionner avec une agence de sécurité dunkerquoise, Event Sécurité, afin d’élargir son champ d’activités et de mutualiser les moyens RH et de gestion. «Nous allons un peu sortir du domaine portuaire et nous ouvrir à l’événementiel, spécialité d’Event, un domaine où nous n’étions jusqu’alors pas du tout présent. Il s’agira de sécuriser des concerts, des évènements sportifs ou culturels, le carnaval, par exemple», détaille Thomas Ditacroute.

Surveillance discrète et de très haute précision

Depuis 2019, le groupe est également connu pour un service innovant qu’il est le seul à proposer régionalement, voire même nationalement : la surveillance de site par drone autonome. «Nous disposons de deux drones, dont le parcours est prédéfini à l’avance, qui nous permettent de surveiller, 24 h/24, 360 hectares d’une zone dunaire, non habitée, du port de Dunkerque. Nous avons bien sûr toutes les autorisations nécessaires. Depuis notre centre opérationnel, un agent de sécurité manipule un joystick qui fait décoller et atterrir le drone depuis une plateforme située à une dizaine de kilomètres d’ici. Ensuite, libre à lui de zoomer sur tel ou tel endroit, faire du vol statique ou encore déclencher une caméra thermique», détaille Thomas Ditacroute. 

Ce système offre une surveillance de très haute précision et d’une discrétion absolue. «Il sert principalement dans la lutte contre l’immigration clandestine et la mise à l’eau d’embarcations de fortune avec des dizaines de candidats à l’exil à bord, en lien avec les services de l'Etat et de police. Depuis la mise en place de cette surveillance il y a quelques mois, nous avons pu éviter le départ d’un petit millier de personnes», confie-t-il. Devant la grande fiabilité de ce procédé, Eamus Cork pourrait être appelé à l’étendre sur d’autres zones de la Côte d’Opale, connue pour être des spots de départ de migrants vers la Grande-Bretagne, toujours sur demande des services préfectoraux.