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Baromètre Bpifrance Le lab/Rexecode

Les PME investissent malgré un troisième trimestre morose

Le troisième trimestre 2023 s'avère plutôt morose pour les PME et TPE, d'après le baromètre Bpifrance Le lab/Rexecode. Mais en dépit d'une diminution attendue de la marge brute, certains investissements continuent de croître.

En termes de risque principal pour l'évolution de l'activité, les dirigeants de PME/TPE identifient d’abord les difficultés de recrutement. © Seventyfour
En termes de risque principal pour l'évolution de l'activité, les dirigeants de PME/TPE identifient d’abord les difficultés de recrutement. © Seventyfour

Un troisième trimestre 2023 plutôt morose : c'est ce que dessine la 22ème édition du Baromètre trimestriel Bpifrance Le lab/Rexecode dédié à la trésorerie, l’investissement et la croissance des PME et TPE et publié ce 25 septembre. Concernant l'évolution de leur trésorerie sur les trois derniers mois, le solde d'opinion des dirigeants s'est un peu amélioré au niveau global. Toutefois, 30% d'entre eux indiquent une dégradation. Par ailleurs, les dirigeants semblent un peu plus inquiets sur l'évolution à venir. Point dolent, le nombre de PME- TPE qui déclarent avoir rencontré des difficultés de financement de l’exploitation courante (conditions de crédit moins favorables, notamment) a crû de quatre points sur le trimestre pour atteindre 21%.

Autre indicateur crucial à l'évolution inquiétante, la marge nette. Cette année, elle devrait se dégrader selon 41% des dirigeants. Et les PME qui rencontrent des difficultés d’approvisionnement sont particulièrement concernées. Au niveau global, les prévisions négatives concernant l'évolution de la marge nette ont augmenté depuis avril, mais diminué par rapport à il y a un an. Et en termes de risque principal pour l'évolution de l'activité, les dirigeants de PME/TPE identifient d’abord les difficultés de recrutement, même si le sujet est un peu moins cité qu’en avril dernier (par 54% d’entre eux, soit -2 points sur le trimestre). À la deuxième place des préoccupations figurent les perspectives de demande dégradées (41% des dirigeants, soit +6 points depuis avril). Les coûts et prix trop élevés reculent, cités par 34% des chefs d’entreprise interrogés (−7 points sur le trimestre). Suit la concurrence, qui inquiète 28% des entrepreneurs.

Économiser de l'énergie plutôt qu'ouvrir un nouveau site

En dépit du contexte peu porteur, l’investissement fait preuve de résilience, notamment porté par le motif environnemental. Globalement, 57% des dirigeants de PME/TPE ont investi ou comptent investir en 2023. Cette proportion est en hausse : ils étaient 53% au troisième trimestre 2022. Les analyses de la Banque de France confirment le diagnostic de l'étude avec une hausse prévue de 3,1% des investissements en 2023, après +3,9% en 2022. Parmi les principales destinations d'investissement privilégiées, le renouvellement des équipements et des installations usagés ou obsolète reste en tête (74%), mais se replie de deux points, devant la modernisation d'équipement ou d'installation existants (66%, +2 points). 

Autre motif d'investissement en progression celui environnemental (économies d'énergie incluses), déclaré par 44% des chefs d’entreprise, en hausse de 4 points et très largement au dessus de sa moyenne pré-pandémie (25% de 2017 à 2019). Viennent ensuite l’extension de la capacité de production (+2 points à 35 %) et l’introduction de nouveaux produits ou services (-6 points à 32%). Les objectifs de nouvelle implantation ne sont évoqués que par 18% des dirigeants, en baisse de cinq points sur un trimestre.

Pour financer leurs projets, 73% des dirigeants de PME/TPE choisissent le recours au crédit. C'est deux points de moins qu'il y a un an, et nettement sous la moyenne pré-Covid (82%). Parmi ces entrepreneurs, 18% signalent des difficultés auprès des banques et établissements de crédit. Stable par rapport au second trimestre 2023, cette proportion demeure légèrement supérieure à sa moyenne d’avant Covid (16%). Là aussi, les résultats de l'étude concordent avec les observations de la Banque de France : un taux de recours au crédit d’investissement résilient, mais des montants accordés probablement moindres comme semble l’attester la baisse de production de crédits nouveaux ce premier semestre.