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Implantée à Villeneuve d'Ascq

RossiniEnergy réinvente le rechargement des voitures électriques

La jeune entreprise fabrique et installe des ombrières photovoltaïques à destination des parkings d'entreprises. Avec en tête de gondole : une borne de recharge en bois ultra performante et à l'accès simplifié. Le succès est au rendez-vous.

Luca Rossini, dirigeant de RossiniEnergy et Lionel Chevalier, directeur des partenariats.
Luca Rossini, dirigeant de RossiniEnergy et Lionel Chevalier, directeur des partenariats.

«Le parking, c'est la première chose que vous voyez quand vous arrivez dans une entreprise», fait remarquer Lionel Chevalier «Et la dernière chose; quand vous repartez !», complète Luca Rossini. Cet enjeu de l'image des sociétés, c'est l'une des nombreuses raisons qui font croire en leurs produits le directeur des partenariats et le dirigeant de RossiniEnergy.

L'entreprise, créée en 2018 et basée à Villeneuve d'Ascq, fabrique, installe et assure la maintenance d'ombrières photovoltaïques de rechargement de voitures électriques : le «Tosso» (pour «toit solaire»). Et, son «best-seller» : la borne de recharge en bois. Celle-ci, qui intègre la prise, doit pour sa part être reliée à un tableau général basse tension ou à un compteur électrique, une armoire intérieure si possible pour se trouver à l'abri des intempéries et du vandalisme, et au plus proche des bornes, «pour privilégier l'économie de câblage et la rapidité de maintenance». 

Au-delà de son évident attrait esthétique, cette borne détonne avec les produits traditionnels au niveau de l'expérience client : pas besoin de carte dédiée, un QR code suffit, qui vous renvoie vers votre compte et un système de paiement par CB. «Le meilleur écran, c'est celui que vous avez dans votre poche !», plaide le physicien de formation.

Le Tosso, ombrière photovoltaïque de rechargement de voitures électriques.

«Nos équipes connaissent nos produits intimement»

«On fait toute la conception de A à Z : hardware, software, fabrication, assemblage, installation et la gestion-maintenance. On a voulu s'installer verticalement», continue-t-il. Pin douglas imputrescible issu des forêts françaises et travaillé par un charpentier de la Côte d'Opale, composants européens, fabrication et assemblage dans leur bureau-atelier… L'entreprise est alignée sur ses convictions. Trois autres ateliers ont vu le jour, à Angers, Saint-Etienne et en Italie, près de Milan. «La seule chose qui est centralisée à Villeneuve d'Ascq, c'est la R&D. Tout le reste est fabriqué dans chaque atelier-bureau», précise Luca Rossini. «Nous avons fait cela par choix car on ne voulait pas créer une grande entreprise qui envoie des bornes dans des camions à des gens qui l'installent mais qui ne connaissent pas le produit. Nos équipes connaissent nos produits intimement parce qu'ils les ont fabriqués eux-mêmes».

Chez RossiniEnergy, à Villeneuve d'Ascq.

30% des bornes AC de la région

2 000 bornes installées, 2,9 millions de chiffre d'affaires en 2023, 33 salariés et une part de marché de 30% des bornes AC (courant alternatif) des Hauts-de-France… l'entreprise a séduit entre autres Lesaffre, Kiloutou, France pare-brise, les campings Utopia, les hôtels Najeti, des golfs ou encore des clients atypiques tels que le Commonwealth pour les parkings de ses cimetières militaires.

RossiniEnergy souhaite toutefois développer sa part de marché dans le secteur industriel, qui représente à ce jour 25% de son chiffre d'affaires. «Ils ont besoin d'alimenter et monétiser l'électricité de leurs employés. Mais même s'ils ne monétisent pas, il faut quand même pouvoir mesurer qui a consommé et quand, car cela va devenir un avantage en nature à l'horizon 2026», plaide Lionel Chevalier, dont l'objectif est d'aider ses clients à «anticiper leurs besoins».

Photovoltaïque et voiture électrique : «une évidence»

Le sens est aussi, bien entendu, celui de l'énergie verte. «Notre valeur ajoutée, et c'est le graal de l'entreprise, est de faire le lien entre la voiture et le soleil via les ombrières. C'est ce qui nous distingue fortement des acteurs traditionnels : on sait mesurer instantanément ce que le panneau produit et on va alimenter les voitures en fonction. C'est très vertueux», pointe Lionel Chevalier. «C'est ce qui nous pousse à faire ce que l'on fait», continue Luca Rossini. 

«On se dit : changer pour la voiture électrique, cela a du sens si on va jusqu'au bout, à savoir que l'on recharge avec de l'énergie propre et auto-produite. Or les deux technologies - le photovoltaïque et la voiture électrique -, ont évolué ensemble. C'est le rêve parfait ! Si je suis un panneau solaire, je rêve d'avoir un bidon à remplir, et c'est la voiture électrique. Et la voiture électrique, son rêve est de s'alimenter avec de l'énergie propre, décarbonée et locale. Donc ces deux produits-là étaient faits pour se rencontrer. C'est une histoire d'amour, une évidence !», pour Luca Rossini.

La feuille de route de RossiniEnergy ? «Cloner» son modèle organisationnel dans de nouvelles villes françaises comme Bordeaux et Strasbourg, mais aussi en Belgique, «un marché très intéressant». Un deal est en cours avec un nouvel investisseur.

La borne de recharge en bois RossiniEnergy.